JO de Tokyo : deux premières médailles pour les Tchèques
Le slalomeur Lukáš Rohan, en argent en canoë monoplace, et l’escrimeur Alexander Choupenitch, en bronze au fleuret, ont décroché les deux premières médailles olympiques pour la République tchèque à Tokyo. Le cycliste Ondřej Cink, bien que malheureux en VTT, de même que les joueuses de tennis ou encore les basketteurs, victorieux dimanche et qui défieront la France ce mercredi pour une confrontation très attendue, se sont eux aussi illustrés lors des premières journées de ces Jeux.
On le sait en raison de l’excellence de leurs résultats depuis de nombreuses années déjà dans toutes les grandes compétitions internationales : c’est en canoë-kayak que les chances tchèques de médailles sont souvent les plus importantes aux Jeux olympiques. Lukáš Rohan a confirmé cette régularité au plus haut niveau en offrant donc, ce lundi, sa première médaille à la République tchèque.
Le slalomeur originaire de Bohême centrale a pris la deuxième place de l’épreuve de canoë monoplace (C1), devancé seulement par le Slovène Benjamin Savsek. Sa breloque d’argent autour du cou, Lukáš Rohan a confié sa joie au micro de l’envoyé spécial de la Radio tchèque aussitôt après sa descente du podium :
« C’est absolument incroyable ! Je salue tout le monde en République tchèque... Je suis très content de cette médaille, mais aussi de la manière dont je l’ai obtenue et de ma descente en finale. Elle était presque parfaite, je regrette juste une petite erreur et d’avoir touché la porte 4. Mais cela ne m’a pas troublé, j’ai continué sans me poser de questions, sans paniquer, et c’est pourquoi je suis très heureux de l’issue. »
A 26 ans, Lukáš Rohan, qui avait signé le quatrième meilleur temps de la demi-finale, participe à Tokyo à ses premiers Jeux olympiques. Une première réussie puisqu’il a imité son père et entraîneur Jiří, lui-même médaillé de bronze à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996 dans l’épreuve de canoë biplace (C2). Et, forcément, le papa coach n’est pas peu fier du fiston :
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« Je dois dire que je suis satisfait, même si je ne le dis pas très souvent, et reconnaître que Lukáš a fait du bon travail. Il est allé chercher cette médaille. Je ne sais pas si sa mère va l’exposer avec les miennes... Vous savez, Lukáš ne vit plus chez nous, et de toute façon, ces médailles ne sont pas vraiment exposées à la maison. Non, le plus important est que tout le monde a pu suivre l’épreuve à Prague. Un grand écran a été installé au bassin de Troja, là où nous nous entraînons tous habituellement. Cette médaille est un peu celle de tout le monde là-bas, et ils le savent bien. »
Il y a désormais fort à parier que cette médaille de Lukáš Rohan ne sera pas la dernière pour les canoéistes et kayakistes tchèques à Tokyo. Et pour ne rien cacher, beaucoup, à Troja comme ailleurs sur les rivières de Bohême et de Moravie, attendent même un peu plus encore que de l’argent...
VTT : malheureux Ondřej Cink
Quelques minutes seulement après Lukáš Rohan, Ondřej Cink s’est lui aussi longtemps mêlé à la lutte pour les médailles dans l’épreuve de VTT cross-country. Malgré un mauvais départ sur un circuit exigeant, le coureur tchèque était parvenu à rejoindre le groupe de tête.
Mais victime d’un ennui mécanique à l’arrière de son vélo dans l’avant-dernier tour, après un peu plus d’une heure de course et alors qu’il occupait la troisième position, il a finalement été contraint à l’abandon, laissant ainsi filer tous ses adversaires. C’est donc le Britannique Thomas Pidcock qui s’est imposé en solitaire, avec respectivement 20 et 34’’ d’avance sur le Suisse Mathias Flueckiger et l’Espagnol David Valero Serrano.
Escrime : médaille historique pour Choupenitch
L’autre temps fort de cette journée de lundi a été le parcours de l’escrimeur Alexander Choupenitch. Après trois victoires, le fleurettiste tchèque, que nous avions suivi à Paris lors du Challenge international en 2016 et auquel le partenaire en équipe nationale Jan Krejčík prédisait alors un avenir doré, est parvenu jusqu’en demi-finales, où il a été dominé par le Hongkongais Cheung Ka Long (10-15).
Si ce n’est donc pas encore cette fois que le natif de Brno deviendra champion olympique, il s’est consolé avec la médaille de bronze. Dans le duel de consolation entre demi-finalistes malheureux, Alexander Choupenitch a battu le Japonais Takahiro Shikine (15-8). Après le bronze des championnats d’Europe en 2018, l’escrimeur tchèque a ainsi signé, à 27 ans, la plus belle performance de sa carrière et même de l’histoire de l’escrime tchèque. Les deux dernières médailles olympiques – déjà de bronze – remontaient en effet aux Jeux de... 1908.
Basket : les Tchèques prêts à défier la France et les Etats-Unis
Parce qu’elle est la seule équipe tchèque en lice à Tokyo dans les sports collectifs, parce qu’elle participe au tournoi pour la première fois depuis la Tchécoslovaquie à Moscou en 1980, et enfin parce que sa seule qualication pour les Jeux constitue un authentique exploit, l’équipe de République tchèque de basket était très attendue pour son entrée en matière dans la compétition, dimanche. Et malgré une prestation en dents de scie, la Reprezentace a assuré l’essentiel en battant l’Iran (84-78).
Mais alors qu’ils menaient de plus de vingt points dans le troisième quart-temps, Tomáš Satoranský et ses partenaires ont nettement baissé de pied dans le quatrième quart-temps, se faisant même quelques frayeurs en toute fin de match, comme le regrettait leur capitaine à la sortie du parquet :
« C’est une victoire olympique, il faut donc d’abord l’apprécier à sa juste valeur. Mais c’est vrai qu’il faudra que l’on s’améliore si on veut avoir une chance contre nos prochains adversaires. La fin de match n’a vraiment pas été bonne de notre part avec beaucoup d’erreurs et de tirs manqués. Nous avons laissé les Iraniens revenir dans le match au lieu d’essayer d’augmenter notre avance. C’est dommage pour la suite du tournoi, car il est possible que la qualification pour le tour suivant se joue au nombre de points inscrits. Donc, voilà : c’est bien d’avoir gagné, mais nous devons progresser. »
Les deux prochains adversaires de la République tchèque seront la France d’abord mercredi, puis les Etats-Unis, samedi. Avant cela, dimanche, les Bleus ont créé la sensation en dominant les Américains (83-76). Deux gros morceaux attendent donc désormais les Tchèques pour deux matchs que Tomáš Satoranský aborde dans un costume d’outsider qui, selon lui, sied mieux à son équipe :
« J’espère que oui. Nous avons trois jours entre les deux matchs pour bien nous préparer, c’est beaucoup. Nous devons analyser ce que nous n’avons pas bien fait pour ne plus répéter des erreurs qui nous coûteront très cher contre des adversaires du calibre de la France et des Etats-Unis. Désormais nous n’aurons plus le statut de favori, ce qui nous convient mieux, et je suis curieux de voir ce que nous avons vraiment dans le ventre. Mais le message est clair : il faudra que nous jouions beaucoup mieux. »
En cas de coup d’éclat contre la France, la République tchèque validerait pratiquement d’ores et déjà son billet pour la phase à élimination directe. Les deux premières équipes de chacun des trois groupes, ainsi que les deux meilleures troisièmes, seront en effet qualifiées. En revanche, une défaite la condamnerait à un improbable exploit contre les Etats-Unis.
Tennis : les joueuses tchèques vont leur petit bonhomme de chemin
Sans réaliser de performance majeure, trois des quatre joueuses tchèques en lice dans le tournoi du simple féminin de tennis se sont elles déjà qualifiées pour les huitièmes de finale. Après Barbora Krejčíková et Markéta Vondroušová dans la matinée, Karolína Plíšková a elle aussi fait le nécessaire en trois sets contre l’Espagnole Carla Suarez Navarro (6-3, 6-7, 6-1).
Seule mauvaise surprise : l’élimination de Petra Kvitová par la Belge Alison Van Uytvanck en trois sets (7-5, 3-6, 0-6). Porte-drapeau lors de la cérénomie d’ouverture, Kvitová ne retrouvera donc pas un podium dont elle était montée sur la troisième marche à Rio il y a cinq ans.