Bilan du projet Martinů Revisited
Deux concerts de l’Orchestre philharmonique tchèque ont mis fin, ces jours-ci, au projet intitulé Martinů Revisited qui avait pour objectif d’attirer l’attention des musiciens et du public du monde entier sur l’œuvre d’un des plus grands compositeurs tchèques. Le projet s’est étendu sur deux années et y ont pris part des orchestres, des théâtres, des ensembles et des solistes prestigieux de nombreux pays.
Au cours des deux dernières années ont été publiés 13 livres consacrés au compositeur et plusieurs concerts de musique de Martinů ont figuré aussi au programme culturel officiel de la présidence tchèque de l’Union européenne dans la première moitié de l’année 2009.
Aleš Březina espère que les effets du projet seront durables. Il rappelle que les opéras de Martinů figurent désormais au répertoire de nombreux théâtres et que le projet a fait donc démarrer une véritable renaissance de l’intérêt pour l’œuvre lyrique du compositeur dans le monde. Le coodinateur ne craint pas non plus que l’œuvre de Martinu puisse lasser le public :
« Si Martinů n’était que l’auteur d’une cinquantaine de compositions, il faudrait peut-être plus de retenue pour ne pas lasser le public. En réalité il a écrit quatre centaines de compositions dont trois cents au moins sont des œuvres qui méritent vraiment de figurer au programme de concerts. A mon avis donc, ce danger n’existe pas. Il y aura maintenant sans doute moins de Martinů dans les programmes des salles de concert mais je ne crains pas qu’il puisse être tout-à-fait éclipsé par d’autres auteurs. »
Parmi les manifestations les plus brillantes du projet Martinů Revisited il y a eu, en décembre 2008, la première mondiale à Prague de trois fragments de l’opéra « Juliette ou la Clef des songes » créé par le compositeur sur le texte d’une pièce surréaliste de Georges Neveux. L’équipe d’artistes ayant exécuté cette œuvre était dominée par la mezzo-soprano tchèque Magdalena Kožená. La Philharmonie tchèque était placée sous la direction de Sir Charles Mackerras. L’enregistrement de cette œuvre par les mêmes exécutants a obtenu à Londres le prix prestigieux de la revue Gramophone.