Bilan positif de l’introduction des paiements de régulation pour les soins médicaux
Depuis le 1er janvier 2008, les citoyens tchèques sont soumis aux paiements de régulation pour les soins médicaux. Cette mesure très controversée, qui a même fait l’objet d’une plainte du Parti social-démocrate à la Cour constitutionnelle, satisfait pourtant pleinement le ministre de la Santé. Il vient d’en présenter les résultats pour le premier semestre.
L’introduction des paiements de régulation est une des premières mesures mise en œuvre par le ministère de la Santé dans le cadre de la réforme générale de ce secteur. Les résultats du premier semestre 2008 confortent le ministre de la Santé, Tomáš Julínek, dans sa volonté de continuer sa réforme. D’après lui, les paiements de régulation ont conduit à la baisse des consultations superflues chez le médecin. Le montant des remboursements des caisses d’assurance maladie a également baissé en ce qui concerne les médicaments bon marché et d’usage courant, comme l’aspirine par exemple. Jusqu’à maintenant, les patients se les faisaient souvent prescrire par leur médecin. Aujourd’hui, il est plus rentable de les acheter à la pharmarcie sans remboursement. Le patient économise ainsi un paiement de plus de 2 euros, pour la consultation chez le médecin et l’ordonnance. Le ministre de la Santé se déclare pleinement satisfait des résultats et précise encore :
« Il est absolument certain, ce qui est démontré par les résultats du premier semestre, que c’est la fin du gaspillage dans le secteur des soins médicaux en Tchéquie. Des économies ont été faites et celles-ci peuvent ainsi être utilisées pour le traitement des grands malades. »
Le montant total des paiements de régulation s’élève à 2 milliards 600 millions de couronnes (environ 109 millions d’euros) pour le premier semestre 2008. Le ministre Tomáš Julínek indique qu’une partie de ces moyens financiers a déjà servi à soigner les personnes atteintes de maladies graves :
« Les centres qui se spécialisent dans le traitement des maladies graves ont pu augmenter leurs dépenses de 800 millions de couronnes. Cela veut dire qu’un grand nombre de patients a pu bénéficier des soins les plus onéreux. »
Satisfaction du ministre, mais mécontentement de l’opposition et de l’Union des patients. On écoute son président, Luboš Olejár :
« Nous travaillons à l’élaboration d’une plainte à la Cour constitutionnelle. Nous avons la collaboration de deux patients. Nous espérons que cette plainte pourra être déposée dans le plus bref délai, ce mois-ci encore. »D’un autre côté, cependant, l’étude de l’organisation « Coalition pour la santé » réalisée pour le compte des compagnies d’assurance et des sociétés pharmaceutiques, a montré que le comportement de tous les patients n’a pas tellement changé avec l’introduction des paiements de régulation. Il s’agit surtout des personnes âgées dont 17 % seulement indiquent que ces paiements les ont conduits à limiter leur consommation de médicaments. Elles sont aussi parmi les plus gros consommateurs de médicaments achetés à la pharmacie sans remboursement. Le ministère espère qu’avec le temps cette tendance change aussi.