La réforme de la santé publique prévoit un système de paiement des soins médicaux

Tomas Julinek

Pour la première fois depuis 1989, les Tchèques devraient payer pour une consultation chez le médecin, pour la prescription d'un médicament à la pharmacie et pour un séjour à l'hôpital. C'est ce que prévoit la réforme du système de la santé publique présentée par le ministre Tomas Julinek.

Trente couronnes payées pour chaque consultation chez le médecin ou le stomatologue, 30 couronnes pour une ordonnance, 60 couronnes pour une journée à l'hôpital. C'est ce qui attend les Tchèques si la réforme est adoptée par le parlement. Ses retombées seront tout particulièrement dures pour les familles nombreuses. Le ministre de la Santé publique Tomas Julinek en est conscient mais comme il le dit, une exception pour elles ne vient pas en ligne de compte : « La réforme n'aura de sens que si elle est appliquée sans exception, » souligne-t-il. Une exception existe, pour autant : les personnes souffrant de maladies chroniques et graves. On évalue à 150 000 le nombre de ces personnes qui, après qu'elles auraient épuisé une limite de 5000 couronnes par an en ce qui concerne les paiements pour les prescriptions des médicaments, ne payeraient plus rien, dans le courant d'une année. Or, la catégorie des maladies chroniques n'implique pas les allergies ou l'asthme, très fréquentes chez les enfants. D'autre part, les enfants de moins de 3 ans seraient exemptés de paiements.

Il se réfère aux statistiques, selon lesquelles le nombre de consultations chez le médecin en République tchèque dépasse considérablement la moyenne européenne. Pour le ministre de la Santé, il n'y a pas d'autre possibilité que d'introduire les paiements. Ils sont nécessaires pour stabiliser le système, stopper le gaspillage et préparer la deuxième étape des changements prévus dès 2009 : l'assurance maladie complémentaire, et les rapports contractuels individuels avec les mutuelles.

Pour l'instant, les réactions à la réforme proposée ne sont pas univoques : les pharmaciens ne devraient pas y perdre, les praticiens craignent, dans leur ensemble, son impact. Quant aux partis politiques, la social-démocratie dans l'opposition votera contre : elle ne veut pas que les enfants et les retraités soient obligés de payer pour les soins médicaux.