Tennis – Open d’Australie : stop pour Berdych, encore pour Kvitová !
Pour la première fois de sa carrière, Petra Kvitová s’est qualifiée pour les demi-finales de l’Open d’Australie. A Melbourne, ce jeudi, la Tchèque, qui est toujours en course pour la place de n° 1 mondiale, retrouvera la Russe Maria Sharapova, celle-là même qu’elle avait battue en finale de Wimbledon l’année dernière lors de la conquête de son premier titre du Grand Chelem. C’est fini, en revanche, pour Tomáš Berdych. Au terme d’une intense bagarre et d’un match de grande qualité, le Tchèque a été éliminé, mardi, en quarts de finale par l’Espagnol Rafael Nadal.
« Cela aurait été le scénario parfait. Mais Rafael est un grand bagarreur. Même avec deux sets de retard, il n’aurait certainement pas laissé filer le match. Le troisième set n’aurait donc pas été plus facile pour autant. Mais il est évident qu’avec deux sets d’avance, j’aurais forcément été plus proche de la victoire qu’à un set partout. »
Au lieu de cela, c’est Rafael Nadal qui a remporté les deux points suivants, la deuxième manche et a finalement composté, en quatre sets (6-7, 7-6, 6-4, 6-3), son billet pour les demi-finales du premier tournoi du Grand Chelem de la saison. Mais face à un Berdych agressif et entreprenant, qui avait décidé de tenter crânement sa chance, l’Espagnol a souffert avant de s’en sortir après plus de quatre heures de combat. Bien qu’éliminé, Berdych est donc sorti la tête haute de la Rod Laver Arena, même si…« Ce n’est pas suffisant et je ne peux pas m’en satisfaire. Bien sûr, il y a du positif à retirer de ce match, mais juste après, le sentiment qui prédomine, c’est d’abord la déception. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour gagner. Mon idée était de m’accrocher le plus longtemps possible et de faire durer le match. Même si personne ne sait ce qu’il en est vraiment, on parle toujours des blessures de Nadal au genou et à l’épaule. Après quatre heures de jeu, ces blessures auraient pu le gêner. J’ai cru en mes chances jusqu’à la fin. J’ai même eu des possibilités de le débreaker, mais à chaque fois Nadal a très bien joué ces points et a justifié son statut de deuxième meilleur joueur mondial. »
Deuxième meilleure joueuse mondiale, c’est aussi le rang que Petra Kvitová a fait respecter contre Sara Errani. Sans livrer un grand match, la gauchère tchèque possédait suffisamment de marge pour disposer en deux sets (6-4, 6-4) de l’Italienne, 48e mondiale et surprise de cet Open d’Australie.
« Tout le monde s’attendait à ce que je gagne facilement, que je lui mette deux fois 6-0. Ce n’était pas facile à gérer pour moi. Je suis surtout contente d’être revenue dans le deuxième set alors que j’étais menée 4 jeux à 1. J’ai alors joué plus précisément, en étant plus patiente dans l’échange. Je suis restée agressive mais sans forcément chercher tout de suite le coup gagnant. C’est bien pour la suite, gagner en deux sets me permet d’économiser quelques forces. »Des forces, Petra Kvitová en aura besoin dès ce jeudi pour les demi-finales, où elle retrouvera Maria Sharapova pour ce qui constituera une revanche de la finale du dernier Wimbledon. La Tchèque s’était alors imposée de fort belle manière, et six mois plus tard, elle entend bien aborder ce nouvel affrontement contre la Russe de la même manière :
« Ce sera un duel très suivi, un match sans doute différent, même si je vais m’y préparer comme pour la finale de Wimbledon. Je sais comment jouer contre Maria et que je suis capable de la battre. Il faudra que je reste agressive sans faire trop de fautes. Je pense que ça pourrait être un beau duel. »
En cas de nouvelle victoire et de qualification pour la finale, Petra Kvitová se rapprocherait encore un peu plus de la place de n° 1 mondiale, qu’abandonnera à l’issue du tournoi la Danoise Caroline Wozniacki. Mais quel que soit le résultat final de Kvitová à Melbourne, cet Open d’Australie est déjà une grande réussite pour un tennis tchèque qui revit ces dernières saisons, comme s’en félicite Tomáš Berdych :« Il a fallu un certain temps, ce n’est pas venu tout seul. Je pense que cela a commencé avec notre parcours en Coupe Davis il y a deux ans, quand nous sommes allés jusqu’en finale contre l’Espagne avec Radek Štěpánek. Il y a eu aussi ma demi-finale à Roland Garros suivie de ma finale juste après à Wimbledon, et depuis la saison dernière les succès de Petra. Elle fait aujourd’hui partie des deux ou trois meilleures joueuses mondiales. Je dois dire que j’ai très envie de l’imiter : les performances de Petra sont une agréable source de motivation pour moi. Pour un petit pays comme le nôtre, c’est assez incroyable d’avoir deux joueurs appartenant à l’élite mondiale. Quand on regarde les Américains, par exemple, ils n’auront bientôt plus personne. Les Espagnols ont une dizaine d’excellents joueurs, peut-être encore les Français, mais pour le reste, il n’y a pas grand monde qui fait beaucoup mieux que nous actuellement. »