Bonnes nouvelles de Nice, le lendemain du sommet
Les résultats du sommet dramatique de l'Union européenne de Nice sont favorables à la République tchèque. Si tout va bien, la Tchéquie deviendra, dans le contexte européen, un pays influant, prévoit la presse tchèque. Plus de détails avec Magdalena Segertova.
"La République tchèque peut être satisfaite et optimiste", une telle nouvelle nous a été communiquée de Nice, par les correspondants du quotidien Lidové noviny. On sait déjà que la République tchèque devrait disposer de 12 voix au sein du Conseil de l'Union européenne, comme par exemple la Belgique, la Hongrie ou le Portugal. Au Parlement européen, 20 députés tchèques devraient être présents. Les reporters tchèques nous tiennent au courant de tout : ils parlent des Niçois mécontents, dont la vie tranquille fut perturbée par la rencontre de l'élite politique, des cafés en train de rouvrir, des débats orageux à l'intérieur du palais Acropolis, du marathon épuisant pour les chefs d'Etats, mais aussi pour les journalistes, de la nervosité, des milliers de sandwichs et des hectolitres du café... Le Président Chirac nous est présenté comme un diplomate par excellence, gardant à tout prix son sourire. Un peu figé, certes, vu des moments chauds qu'il a vécus et des concessions que la France était obligée de faire. "Tout aurait dû se terminer d'une façon typique pour la France : par un grand repas copieux. Or, à la place d'un dîner de gala, des négociations sans fin, des conflits et des querelles", écrit le quotidien Mlada fronta Dnes. Le journaliste Michal Mocek, présent à Nice, ajoute : "C'est tout à fait compréhensible - personne n'aime renoncer au pouvoir, dont il dispose. Mais à quel prix la réforme de l'Union sera-t-elle effectuée, voilà le problème qui se pose. Les Polonais s'y sont déjà heurtés, quand le sommet leur a proposé moins de voix au Conseil de l'EU qu'aux Espagnols, alors que les deux pays ont le même nombre d'habitants. A la limite, on pourrait le comprendre... si les Français n'exigeaient pas le même nombre de voix que les Allemands, qui sont 25 millions de plus", dit le journaliste. Sa conclusion ? Le sommet aurait dû préparer le terrain pour l'élargissement. Maintenant, les pays candidats devraient se préparer aux premières années après l'adhésion. Vu les privilèges qu'ont les membres actuels de l'Union, grands comme petits, ces débuts ne seront pas faciles.