Bruxelles donne finalement son aval au projet de soutien des films réalisés en République tchèque
La Tchéquie, ses studios de cinéma, ses villes et ses paysages retrouvent leur attractivité aux yeux des cinéastes étrangers. La Commission européenne a finalement donné son aval au programme d’encouragement de la production cinématographique en République tchèque. Ce qui était présenté au début de l’année comme une simple formalité a pourtant duré plusieurs mois.
La Commission européenne a examiné le programme tchèque d’encouragement de la production cinématographique et a finalement décidé qu’il est compatible avec les règles européennes de soutien aux entreprises. Désormais, les producteurs qui décideront de réaliser leurs films en République tchèque bénéficieront de compensations à hauteur de 20% des frais qu’ils auront engagés. Selon des sources non officielles la Commission déplore cependant que le programme de soutien tchèque soit conçu pour favoriser plutôt les aspects commerciaux que les aspects artistiques. Le directeur de la Chambre du cinéma tchèque Petr Mošna rappelle que le gouvernement tchèque a déjà débloqué une importante somme pour la réalisation de ce projet :
« 400 millions de couronnes, quelque 15 millions d’euros, sont réservés pour ce programme. Si les cinéastes peuvent récupérer 20% des frais de production, cela veut dire que nous avons préparé des compensations pour les investissements de 2 milliards de couronnes, quelque 77 millions d’euros, réalisés en République tchèque. C’est à peu près le triple du chiffre d’affaires que les productions étrangères ont atteint chez nous l’année dernière. »
La directrice de l’Association des producteurs de l’audiovisuel Helena Ulbrichová constate que la Tchéquie était un des derniers pays où ce système de compensations n’était est pas en vigueur:
« Nous ne voulons que niveler les conditions pour améliorer notre compétitivité. Si les autres Etats européens ne disposaient pas de ces compensations, nous n’en aurions pas besoin non plus. »
En 2003 11 films étrangers ont été réalisés en Tchéquie mais par la suite la production a considérablement baissé jusqu’à en 2008 où un seul film étranger a été tourné dans les studios tchèques. Le volume de la production étrangère a connu une baisse de 83%. Selon Český rozhlas (Radio publique tchèque) encore au cours de cette année, plusieurs producteurs étrangers qui envisageaient de tourner en Tchéquie des films pour, au total, un milliard de couronnes, ont finalement renoncé à leurs projets. D’après Helena Ulbrichová, la Tchéquie ne manque pourtant pas d’attraits pour les cinéastes étrangers:
« Nous mettons à leur disposition une infrastructure, des technologies et des studios de qualité. Le niveau professionnel de notre personnel est très bon. Ce qui est essentiel, c’est que les compensations ne seront payées qu’après l’audit final. Le demandeur devra donc d’abord présenter les documents sur les frais de production dépensés sur le territoire tchèque. »
Les programmes d’encouragement de la production cinématographique existent entre autres en Irlande, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et en Hongrie et les compensations proposées varient de 15 à 28 % du budget des films.