Budget 2010 : un casse-tête avant les législatives anticipées
Le déficit record de 230 milliards de couronnes en 2010 sera inévitable, si des économies ne sont pas trouvées, affirme le ministre des Finances Eduard Janota. Ce jeudi, il a rencontré les chefs des deux partis politiques les plus forts pour leur présenter son projet de restrictions.
« Le déficit de 230 milliards de couronnes est un chiffre monstrueux face auquel le gouvernement ne veut pas rester passif. Il a d’ailleurs un scénario pour le ramener des 230 milliards à 160 - 170 milliards de couronnes. »
D’après le président Václav Klaus qui était le chef des finances sous les gouvernements précédents et qui trouve ce déficit funeste, les économies devraient être plus radicales encore.
Les restrictions qui sont proposées par le ministre des Finances Eduard Janota pour trouver des économies nécessaires sont les suivantes : l’augmentation du taux de la TVA de 9% à 11% et celui de 19 à 20%, l’accroissement de l’impôt à la consommation sur les carburants d’une couronne par litre, et l’accroissement de la taxe foncière de plus du double. En revanche, le ministre propose de réduire la subvention de l’Etat à l’épargne logement qui est actuellement de 3 000 couronnes par an à 2 000, et de geler les pensions de retraite et les salaires des employés dans l’administration publique :« Nous aimerions appliquer ces solutions par la voie législative, c’est-à-dire, soumettre ce paquet de mesures à la Chambre des députés. »
Or, les deux plus forts partis politiques consultés sont toutefois très réservés à l’égard de ce projet qui intervient juste avant les élections. Pour le chef du Parti civique démocrate Mirek Topolánek, les propositions d’ordre législatif n’ont aucune chance de passer, non seulement parce que le délai pour en discuter est trop court, mais surtout parce que ce n’est pas du ressort du cabinet intérimaire. Jiří Paroubek qui dirige le parti social-démocrate exclut quant à lui l’augmentation de la TVA, en cas de victoire de son parti, refusant toutefois d’anticiper.
Il n’en reste pas moins qu’en dépit des réserves exprimées, les députés doivent trouver un consensus sur le déficit budgétaire au plus tard à l’automne. Sinon la République tchèque serait au seuil de l’année 2010 plongée dans l’incertitude d’un budget provisoire.