Cech, Smicer, Plasil, Vachousek : les Mousquetaires de la Tchéquie à l'Euro

L'équipe tchèque de football est arrivée au Portugal où débute, ce samedi, le Championnat d'Europe. Parmi les 23 joueurs composant le groupe, trois d'entre eux ont évolué, cette saison, dans le championnat de France : le gardien Petr Cech au Stade rennais, et les milieux de terrain Jaroslav Plasil à l'AS Monaco et Stepan Vachousek à l'Olympique de Marseille. A ce trio de légionnaires s'ajoute une vieille connaissance des spectateurs français : l'attaquant Vladimir Smicer. Il se sont confiés, en français, sur leur parcours en France.

Avant de porter le légendaire maillot des Reds de Liverpool, Vladimir Smicer a évolué pendant trois saisons sous les couleurs sang et or de Lens, club avec lequel il est notamment devenu champion de France en 1998. Avant leur départ pour Lisbonne, à l'exception de Stepan Vachousek encore hésitant dans la langue de Molière, tous ont accepté de raconter leur aventure. Le talentueux Petr Cech, avant de rejoindre Londres et Chelsea après l'Euro, évoque ainsi ses deux saisons à Rennes :

« Je vais garder un grand souvenir de Rennes. C'était ma première expérience à l'étranger et tout s'est bien passé pour moi. J'ai découvert un autre pays, une autre langue et un style de jeu différent de celui pratiqué en République tchèque. Vraiment, j'étais content d'être à Rennes et d'avoir fait deux belles saisons. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés en moi toute ma vie. »

-La ville et la région, la Bretagne, vous ont-elles plu ?

« Avec ma femme, nous avons beaucoup apprécié la région. Il y avait toujours quelque chose à voir. Dès que nous avions un jour de libre, nous en profitions pour visiter. Il y a beaucoup de monuments et la vie là-bas m'a vraiment plu. Mais bon, maintenant, c'est fini. »

-Y a-t-il quelque chose qui va vous manquer de la Bretagne ?

Petr Cech,  photo: CTK
« Je pense que ce sont les gens, qui sont très sympas. Tous les Français que nous avons rencontrés dans les environs de Rennes étaient très gentils avec nous. La gastronomie va également nous manquer, parce que l'anglaise n'est pas pareille. Peut-être la maison aussi, dans laquelle nous avons vécu pendant deux ans et qui était très confortable. Mais voilà, maintenant, nous allons commencer une autre vie et nous sommes curieux de savoir comment ça va se passer. »

Pour le timide et peu bavard Jaroslav Plasil, qui, tout comme Petr Cech, représente l'avenir du football tchèque, la vie est belle dans la principauté :

-Votre français est excellent grâce aux cinq années que vous avez déjà passées à Monaco.

« Ouaih (il sourit, l'air pas très convaincu)... J'étais bien obligé au début d'apprendre le français. Mais après cinq ans, c'est quand même beaucoup plus facile. »

-Quel a été votre parcours avant d'arriver en équipe natioanale ?

« Je suis parti de Tchéquie il y a cinq ans, j'avais alors 17 ans. Je suis arrivé à Monaco en ne parlant pas français et en ne connaissant personne. Tout s'est fait petit à petit. Maintenant, cela fait deux ans et demi que je suis avec les pros à Monaco et ça se passe super bien. Quant à mon français, il est lui aussi un peu meilleur qu'au début. »

-Que pensez-vous du championnat de France ? Est-il comparable avec le tchèque ?

Jaroslav Plasil,  photo: CTK
« Alors là... Je pense que le niveau du championnat de France a évolué, notamment avec l'arrivée de bons joueurs étrangers. Il m'est difficile de comparer avec la première division tchèque où je n'ai joué que quatre matchs avant mon départ pour Monaco. Et comme je l'ai dit, ça fait déjà cinq ans. »

-Pas mal de jouers considèrent que l'engagement physique est plus important dans le football tchèque, alors qu'en France, on pose plus le jeu, on fait tourner le ballon. Qu'en pensez-vous ?

« Je pense que le jeu est différent dans les deux pays. En Tchéquie, quand une équipe est en difficulté, elle essaie de balancer devant, alors qu'en France, dans la même situation, il y a des grandes équipes comme Marseille, Lyon, Paris, Monaco, qui, même pressées, essaient de jouer quand même. »

Le blagueur Vladimir Smicer, cinq après son départ de Lens, a, quant à lui, dépoussiéré ses connaissances de français pour revenir sur son séjour dans le Nord-Pas-de-Calais :

« Ah, pour moi, ça a été une expérience exceptionnelle. J'ai joué trois ans à Lens et nous avons remporté le titre de champion et la coupe de la ligue. Et puis les Lensois sont le meilleur public de France. Je n'ai que de bons souvenirs de ce passage. »

-Pour votre fin de carrière, peut-on envisager votre retour dans le championnat de France ?

« Oui, c'est possible. Je me suis beacoup plu en France et, un jour, j'aimerais bien y revenir. »

-Y a-t-il un club dans lequel vous aimeriez aller ?

« Bon, ça serait difficile après ces trois ans à Lens. Mais on verra, tout est possible. Peut-être plus bas, dans le Sud, où il fait un peu plus chaud. »

-A Lille ?

« Non ! Non... (il éclate de rire) »

Enfin, à l'évocation d'un match contre la France pendant le Championnat d'Europe, une étincelle est apparue dans l'oeil comme dans la voix de Smicer :

« Eh, j'espère. C'est mon rêve. Si on rencontre la France, cela voudra dire qu'on aura atteint les demi-finales ou la finale. Ce serait super d'arriver à ce stade de la compétition. »