Célébrations de la Journée de la Victoire

Le monument national de Vitkov, photo: CTK

Actes de piétés, convoi de véhicules militaires, serment de nouveaux soldats, nomination de généraux, mais aussi les funérailles militaires du général Alois Elias et le décès du héros de la Bataille de France, le général Frantisek Perina ont marqué les célébrations de la Journée de la Victoire, le 8 mai, en République tchèque. Retour sur l'essentiel de ces événements:

Le monument national de Vitkov,  photo: CTK
La principale cérémonie a eu lieu le 8 mai, au monument national de Vitkov où des gerbes de fleurs ont été déposées au tombeau du soldat inconnu. Devant la garde d'honneur et au son des salves de canon, la représentation politique tchèque a rendu hommage aux victimes tombées pendant la libération de notre pays : 144 000 soldats de l'Armée rouge, 33000 soldats roumains, 290 soldats américains et autres de Bulgarie, de Pologne et de Croatie. La cérémonie a culminé par les funérailles militaires du premier chef du gouvernement du protectorat de Bohême-Moravie, le général Alois Elias, que les nazis ont placé devant un peloton d'exécution, le 19 juin 1942 pour avoir entretenu des contacts avec la résistance étrangère et le gouvernement tchécoslovaque exilé à Londres. Par ironie du sort, les communistes l'ont inculpé de collaboration et ses cendres étaient cachées dans la famille de ses amis. C'est ainsi que, seulement 64 ans après son exécution, le général Elias a pu être inhumé avec tous les hommages militaires qui lui reviennent.

Une tradition liée à la Journée de la libération, le 8 mai, le serment des nouveaux soldats au président de la République. Parmi les 235 soldats ayant prêté serment, il y a 30 femmes qui adhérent à l'Armée tchèque entièrement professionnelle, depuis le 1er janvier 2005.

Pavel Stefka,  photo: CTK
Les célébrations se sont poursuivies par la nomination de nouveaux généraux. Vaclav Klaus a promu 8 officiers de l'armée et, pour la première fois, également ceux de la police. Le président de la Police, Vladislav Husak, était absent. Sur recommandation du Premier ministre, Jiri Paroubek, sa nomination a été repoussée en raison de l'intervention policière brutale contre Katerina Jacques, directrice de la section des droits de l'homme du bureau gouvernemental, lors des manifestations du 1er mai. Le plus haut grade de général d'armée a été attribué au chef de l'état-major général, Pavel Stefka :

« Depuis 1989, c'est pour la troisième fois que cette plus haute distinction est décernée, et c'est un grand honneur pour moi et pour toute l'armée, c'est une expression de confiance. »

Frantisek Perina,  photo: CTK
Au plus fort des célébrations, une triste nouvelle est parvenue : L'un des plus grands héros de la Deuxième Guerre mondiale, le pilote légendaire Frantisek Perina, surnommé « le général du ciel » et as des chasseurs est décédé, samedi dernier, à l'âge de 95 ans. Frantisek Perina s'est illustré plus particulièrement dans la bataille aérienne de France où il a détruit 14 chasseurs ennemis. Après la capitulation de Paris, il a continué le combat sous les couleurs de la RAF en Angleterre. La France l'a distingué de l'ordre de la Légion d'honneur et l'Etat tchèque de l'ordre du Lion blanc. Après le putsch communiste de 1948, les héros de la guerre sont devenus des traîtres et ennemis et en tant que tels ils étaient persécutés par le régime. Frantisek Perina a fini par partir aux Etats-Unis. En 1992, il est rentré dans son pays. Selon son grand ami de guerre, Jan Horal, Frantisek Perina a finalement pardonné aux communistes les torts subis :

« Bien qu'avec un certain retard, son pays natal lui a exprimé la reconnaissance dont il avait été privé, il a été décoré des plus hautes distinctions et jusqu'à sa grave maladie, il a vécu une vie heureuse ».