Cérémonies du souvenir
Pendant le week-end écoulé, des cérémonies du souvenir, à la mémoire des victimes de l'holocauste et du communisme, ont eu lieu en Tchéquie. Détails par Alain Slivinsky.
La plus importante cérémonie a eu lieu à Terezin, dimanche. Les communautés juives tchèques ont commémoré la mémoire des victimes des nazis, lors de la Seconde Guerre mondiale. Elles ont surtout revendiqué une prise de position plus sévère à l'égard du néonazisme et des skinheads. Les organisations juives en ont assez, et elles ont condamné, de la manière la plus ferme, une certaine indifférence de la société tchèque, et de ses représentants constitutionnels, à l'égard des activités des néonazis. Dans un appel des communautés juives à la société tchèque, il est dit : « Nous exprimons notre indignation quand, dans un pays où 80 000 de nos proches ont été assassinés par le régime nazi, les activités des néonazis sont tolérées ». Le président de la Communauté juive de Prague, Tomas Jelinek, indique que les organisations juives appellent le Parlement tchèque, le gouvernement et les tribunaux à ne plus rester indifférents devant les activités des néonazis. Il déclare qu'il faut que la société tchèque commence à faire savoir que de telles choses ne doivent pas exister. Cela fait plus de dix ans, que les communautés juives se plaignent d'une trop grande tolérance des autorités à l'égard des manifestations de l'idéologie nazie, fasciste et autres extrèmes. Les réponses restent négatives. Le vice-premier ministre et président de la social-démocratie, Vladimir Spidla, présent à Terezin, n'est pas d'accord avec de tels reproches. Il reconnaît, pourtant, qu'il y a trop de manifestations néonazies en Tchéquie. Le gouvernement va devoir se pencher sur certaines lois. Le président de la Communauté juive de Prague, Tomas Jelinek, a encore déclaré que l'appel de Terezin n'est que le début d'une campagne, qui se poursuivra au Sénat.Ce dernier devrait avoir le néonazisme, le racisme et la xénophobie, au programme de sa réunion du mois de juin.
Dimanche aussi, une cérémonie à la mémoire des victimes du communisme a eu lieu au cimetière de Motol, un quartier de Prague. Des hommes politiques, les membres de la Confédération des prisonniers politiques, des représentants de la mairie de Prague et de certains arrondissements, les scouts aussi, y ont participé. Au cimetière de Motol, sous le régime communiste, on enterrait les urnes des prisonniers politiques torturés à mort ou exécutés. Le prêtre catholique, Tomas Halik, a prononcé un sermont et une prière. Souvenirs d'un passé tragique, mais qui devraient toujours rester présents dans les mémoires...