Ces villages et communes qui se dépeuplent
Le processus de dépeuplement des villages dans certaines régions de la Tchéquie est le premier sujet traité dans cette nouvelle revue de la presse de la semaine écoulée. Elle se penche ensuite sur les nouveaux défis liés aux médias publics et s’intéresse à la nouvelle formation politique créée par Václav Klaus, fils de l’ancien président de la République. Un constat, aussi, de ce que la Tchéquie n’est pas habituée à se rappeler les premières élections libres de 1990 comme un événement historique majeur. Quelques mots enfin sur l’exoplanète que les Tchèques sont invités à nommer.
« D’après les dernières analyses, ce n’est pas l’ensemble de la campagne qui se dépeuple, car on voit augmenter le nombre de personnes qui s’établissent dans des communes à la périphérie des grandes agglomérations urbaines. Le phénomène touche certaines régions spécifiques, notamment celles situées dans les parties limitrophes du pays. C’est le cas, par exemple, de la région de Karlovy Vary, dans l’ouest du pays. Citons aussi la zone de communes qui s’étend depuis le nord de la région de Plzeň en passant par celle de la ville de Příbram et allant jusqu’au Plateau tchéco-morave, désignée comme une périphérie intérieure et qui est particulièrement concernée. »
A l’heure actuelle, la tâche consistant à stopper cette évolution et à empêcher que les communes menacées ne disparaissent tout à fait comme on l’a vu au Portugal, en Espagne ou en France incombe presque uniquement aux responsables des municipalités locales. Aujourd’hui, en effet, comme le remarque le journal, il n’existe aucune véritable stratégie gouvernementale pour s’attaquer au problème.
Sensibiliser le public à l’importance des médias publics
Les médias publics sont les seuls à avoir pour mission de présenter et d’expliquer les événements qui se déroulent actuellement sur la scène politique locale d’une façon sérieuse et équilibrée. Pour cette raison, le public devrait suivre attentivement la répartition des forces dans le paysage médiatique, notamment au regard des prochaines élections de nouveaux membres des conseils de l’audiovisuel et autres liés à la radio, à la télévision et à l’agence de presse ČTK. C’est ce que l’on peut lire dans un blog mis en ligne sur le site aktualne.cz en lien avec les attaques verbales dont ces médias font souvent l’objet. La récente proposition des députés communistes selon laquelle les journalistes des médias publics devraient être élus pour quatre ans et publier leur déclarations d’impôts, aussi amusante soit-elle, s’inscrit parfaitement dans cette ligne. L’auteur du blog rapporte également :« Ces jours-ci, la vigileance est de rigueur, car il est question de la vente de la télévision privée Nova, respectivement de tout le réseau de stations qui appartiennent à la société américaine CME. Comme on le sait, c’est Petr Kellner, propriétaire du groupe PPF, l’homme le plus riche du pays, qui se présente comme le principal prétendant à l’achat, la co-participation d’autres sociétés étant également envisagée. Si un tel scénario se concrétisait, pratiquement l’ensemble de l’univers médiatique privé du pays serait entre les mains d’oligarques tchèques. Il va de soi que les médias qui en feront partie voudront défendre leurs intérêts. »
Raison de plus, pour le commentateur, de sensibiliser le public sur l’importance de l’indépendance des médias publics.
A qui veut s’adresser Václav Klaus junior ?
Le nouveau parti conservateur de Václav Klaus junior, fils de l’ancient président de la République, appelé Trikolóra, a été présenté ce lundi. Pour le commentateur du journal Lidové noviny, ce projet porte pourtant davantage de caractéristiques du « national-bolchévisme » car c’est la nation qu’il met explicitement en avant, tout en se référant implicitement aux anciennes habitudes culturelles qui régnaient dans le pays avant la chute du régime communiste en 1989 :« En créant l’illusion que l’on peut revenir aux temps anciens, Václav Klaus junior trouve son inspiration auprès de Boris Johnson, un des candidats au poste de Premier ministre britannique... On pourrait croire qu’un tel projet n’a pas de place sur l’échiquier politique tchèque. Il y a effectivement plusieurs partis qui surfent déjà sur la nostalgie d’une partie de la population. Le SPD, parti d’extrême droite dirigé par Tomio Okamura,cultive la haine à l’égard de tout ce qui est étranger. Les véritables valeurs conservatrices sont défendues notamment par les chrétiens-démocrates et l’ODS, parti dont Václav Klaus junior a été récemment exclu. »
Toutefois, le commentateur avoue que ce dernier a certaines chances de s’imposer, compte tenu de ses qualités d’orateur brillant qui sait parfaitement communiquer avec les gens. Un avis partagé également par les politologues interrogés par le journal qui estiment que son éventuel succès dépendra dans une grande mesure des collaborateurs qui seront prêts à s’y engager.
Un rappel trop prudent des premières élections législatives libres
Les 8 et 9 juin 1990, les premières élections législatives libres, après 44 ans, ont été organisées dans l’ancienne Tchécoslovaquie, les dernières s’étant déroulées en 1946. Après le putsch communiste de 1948, il existait dans le pays une liste unique de candidats rassemblés au sein du Front national, dominé complètement par le Parti communiste. Dès lors, les élections en Tchécoslovaquie sont devenues une farce, comme un rite confirmant l’autorité du parti. Le quotidien Deník N a remarqué à ce propos :« Les élections de 1990 représentent un des événements majeurs de la nouvelle histoire du pays et elles le demeurent encore aujourd’hui, 29 ans après. Il est étonnant qu’à la différence de la Pologne qui a organisé de grandes festivités pour commémorer le 30ème anniversaire de ses premières élection libres ou semi-libres et qui se les rappelle d’ailleurs régulièrement, en Tchéquie, cet anniversaire passe chaque année totalement inaperçu. Et pourtant, on peut dire que c’est au lendemain de ces élections que le régime communiste est oficiellement tombé, car le pays était dirigé jusque-là par un gouvernement ‘d’entente nationale’ qui comptait en son sein également les communistes. »
Václav Havel avait été élu président de la Tchécoslovaquie par l’Assemblée fédérale communiste avant la tenue de ces premières élections législatives libres. Or, la succession des événements dans l’ancienne Tchécoslovaquie a été différente de ce qui s’est passé en Pologne où les principales figures de l’opposition ont été investies seulement après ces élections. Cela ne devrait pour autant en aucun cas amoindrir l’importance des premières élections législatives organisées après la révolution de Velours, souligne le journal.
Les Tchèques cherchent un nom pour leur exoplanète
A l’occasion de son centenaire cette année, l’Union astronomique internationale a invité les populations d’une centaine de pays à proposer leurs noms pour des exoplanètes, ces planètes qui sont situées en dehors de notre système solaire. Ce concours s’est ouvert la semaine dernière, aussi, pour les Tchèques qui peuvent soumettre leurs idées jusqu’au mois de septembre. Pour en savoir plus, l’hebdomadaire Respekt s’est adressé à Soňa Ehlerová de l’Académie des sciences qui a confirmé l’intérêt assez marqué des Tchèques pour cette initiative :« Rien que les premiers jours, un millier de propositions nous sont parvenues. Mais, hélas, la majorité d’entre elles ne peuvent pas être utilisées. Les gens proposent, par exemple, le nom du célèbre hockeyeur tchèque ‘Jarda Jágr’ ou celui du personnage fictif mythique Jára Cimrman. Un astéroïde porte d’ailleurs déjà son nom. Il faut éliminer aussi tous les noms vulgaires. Le but est de trouver un nom qui puisse être justifié et qui soit acceptable pour le monde entier. Lorsque, finalement, la commission composée de membres de l’Académie, d’astronomes et d’autres personnalités aura examiné totues les propositions pertinentes, elle choisira le vainqueur pour le communiquer à l’Union astronomique internationale. »
Selon la scientifique, « l’exoplanète XO-5 que les Tchèques sont invités à baptiser est belle et ressemble à Jupiter. »