Cinéma : Winter Flies, un film sur les défis de l’adolescence, reçoit six Lions tchèques

'Všechno bude', photo: Film Servis Festival Karlovy Vary

Le road-movie Všechno bude (Winter Flies) du réalisateur Olmo Omerzu a été le grand vainqueur, samedi soir, à Prague, de la 26e édition des Lions tchèques. Décernés par l’Académie tchèque du cinéma et de la télévision, ces prix récompensent, chaque début de printemps, les productions cinématographiques de l’année passée. Retour sur le palmarès 2018.

'Všechno bude',  photo: Film Servis Festival Karlovy Vary
Comparé, par le quotidien Lidové noviny, au long métrage Et… ta mère aussi ! d’Alfonso Cuarón, le film Winter Flies a déjà été remarqué par la critique : candidat malheureux à la sélection du meilleur film étranger aux Oscars 2019, ce road-movie « sur les adolescents, mais pas pour les adolescents » a déjà été récompensé du prix du meilleur réalisateur au dernier Festival international du film de Karlovy Vary. Cette histoire de deux garçons de 12 ans qui partent, dans une voiture volée, à la découverte de la vie, a raflé six Lions tchèques, dont les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. De surcroît, l’un des deux jeunes protagonistes, Jan František Uher, âgé aujourd’hui de 14 ans, a reçu pour sa prestation le prix du meilleur acteur dans un second rôle.

Olmo Omerzu,  photo: ČTK / Kateřina Šulová
Déjà remarqué pour ses précédents films, le réalisateur de Winter Flies Olmo Omerzu, 34 ans, est originaire de Ljubljana. Diplômé de l’école de cinéma de Prague, la FAMU, il vit et travaille en République tchèque. Au micro de Radio Prague, il a raconté la genèse du meilleur film de l’année 2018 :

« Avec mon équipe, nous avons mis longtemps à réaliser ce film. Tout d’abord, nous avons mis beaucoup de temps à chercher les deux jeunes acteurs. C’est seulement après avoir trouvé les deux garçons qui correspondaient le mieux aux personnages créés par le scénariste que nous nous sommes mis au travail. Les répétitions ont duré plusieurs mois… Nous avons beaucoup improvisé. J’ai surtout essayé de faire en sorte que les deux garçons apportent au film le maximum d’eux-mêmes, de leur authenticité. Il semble que ça ait marché et j’en suis ravi ! »

Parmi les autres films distingués par les académiciens tchèques, on notera Hastrman (L’Ondin ou L’Esprit des eaux en français). Pour sa première réalisation, l’acteur, musicien et metteur en scène Ondřej Havelka s’est inspiré du roman éponyme de l’un des écrivains contemporains tchèques les plus lus, Miloš Urban. Son histoire mystérieuse où se côtoient le réel et le surnaturel se passe dans un village tchèque au début du XIXe siècle. Le rôle de l’ondin a valu à Karel Dobrý, le prix du meilleur acteur. Outre cette catégorie prestigieuse, le film a été récompensé du Lion tchèque de la meilleure bande originale, de la meilleure photographie et des meilleurs costumes.

Réalisateur de Hastrman, Ondřej Havelka qui a joué dans plusieurs films de Věra Plívová-Šimková, a introduit la cinéaste sur la scène du Rudolfinum. Věra Plívová-Šimková, 84 ans, réalisatrice des dizaines de films pour enfants, a été récompensée d’un Lion tchèque pour l’ensemble de sa carrière. Un autre moment chargé d’émotion est survenu lors de la cérémonie lorsque David Ondříček, le réalisateur du téléfilm Dukla 61, récompensé dans sa catégorie, a demandé au public d’observer une minute de silence en hommage à la centaine de victimes de la catastrophe minière survenue en Tchécoslovaquie en 1961.

Enfin, la 26e cérémonie de remise des Lions tchèques a été une déception certaine pour les réalisateurs des biopics Jan Palach et Toman : nominés respectivement dans huit et treize catégories, ils sont pourtant rentrés bredouilles.

'Dukla 61',  photo: ČT