CITIC Group finalise le rachat de CEFC Europe, principal investisseur chinois à Prague
Le porte-parole de China Energy Fund Committee (CEFC) Europe, Pavel Bednář, a indiqué en fin de semaine dernière que le capital de la société était désormais entièrement détenu par le géant CITIC Group. Il s’agit du dernier épisode en date dans la récente saga des investissements chinois en République tchèque.
Immobilier, médias (Médea et Empresa), aviation (Travel Service), industrie brassicole (Lobkowicz) et même football (Slavia Prague), les actifs de CEFC Europe représentent aujourd’hui environ un milliard et demi d’euros en tout, selon les informations de l’agence ČTK.
L’année dernière, Prague assistait à la chute spectaculaire de Ye Jianming, le patron de CEFC devenu entre temps le conseiller économique de Miloš Zeman, très favorable à l’arrivée des capitaux chinois à Prague.
Une délégation spéciale avait été envoyée par le chef de l’Etat tchèque à Shanghaï pour s’enquérir du sort de Ye Jianming, apparemment suspecté de « crimes économiques ».
« Le nouvel actionnaire accorde une attention particulière au développement des actifs à long-terme. CITIC Group est l’une des plus grandes sociétés chinoises et veut utiliser ses actifs ainsi que ses partenariats commerciaux en Chine et à l’étranger pour faire le meilleur usage possible des sociétés tchèques », peut-on lire dans le dernier communiqué de CEFC Europe.
CITIC Group a été fondé en 1979 et cet énorme conglomérat « est étroitement lié à l’oligarchie du parti au pouvoir » selon le sinologue tchèque Ondřej Klimeš.
Ce groupe est représenté à Prague entre autres par Štefan Füle, ancien commissaire européen, et Jaroslav Tvrdík, ancien ministre de la Défense également très impliqué dans les investissements de CEFC dès le début.
Selon les récentes informations du quotidien économique Hospodářské noviny, CITIC Group pourrait faire l’acquisition de l’aéroport de Vodochody, toujours propriété du groupe Penta.
Après son rachat en 2006, Penta avait de grandes ambitions pour cet aéroport situé à environ 25 kilomètres de la capitale, mais la résistance des communes voisines semble avoir freiné ses ardeurs et convaincu de revendre son bien.