Collecte nationale de dons : l’association tchèque Caritas va concentrer son aide en Moldavie et en Zambie
Chaque année une collecte de dons est organisée dans les églises catholiques tchèques, en lien avec Caritas (Charita Česká republika) afin de venir en aide à ceux qui en ont besoin dans le monde. Lenka Pipková travaille au service de communication internationale de cette organisation humanitaire. Elle explique le but de cette collecte, qui aura lieu le 14 mai prochain.
« Caritas République tchèque est fondée par la Conférence épiscopale tchèque et c’est cette dernière qui organise la collecte chaque année. L’idée principale est de soutenir les chrétiens persécutés dans le monde, ou se trouvant dans des situations difficiles. Mais l’argent ne va pas seulement aux chrétiens, il va à toutes les personnes à l’étranger qui vivent dans des conditions compliquées. Mais au moins la moitié de l’argent vient toujours directement en aide aux chrétiens. »
La collecte du 14 mai vise donc à aider les chrétiens persécutés dans le monde entier. Dans quels pays le sont-ils particulièrement ?
« Cela concerne beaucoup de pays dans le monde. Nous nous sommes récemment concentrés sur l’Irak parce que Caritas y travaille depuis de nombreuses années. Dans le nord du pays se trouve une communauté chrétienne assez importante. Nous aidons donc les gens qui reviennent après la guerre afin qu’ils puissent recommencer à vivre dans cette région. Et l’argent collecté l’année dernière y a beaucoup contribué. De plus, beaucoup d’argent a servi à apporter de l’aide au Liban puisque la situation y est très compliquée. Après l’explosion dans le port de Beyrouth il y a deux ans, ça a vraiment empiré. »
Quelle forme prend cette persécution?
« Cela peut prendre de nombreuses formes. Par exemple en Irak, la plupart des chrétiens ont dû fuir lorsque l’Etat Islamique est arrivé, car ils n’avaient aucune chance de survivre. Le fait qu’ils soient minoritaires dans un pays majoritairement musulman et que l’État islamique s’y installe a fait que la situation s’est transformée en une question de vie ou de mort. Désormais, dans la région, la situation est encore fragile mais les relations entre musulmans et chrétiens sont correctes. Je ne dirais pas qu’elles sont idéales, mais ils essaient vraiment de maintenir la paix. »
Télémédecine en Moldavie, aide aux agriculteurs zambiens
Cette année, les dons récoltés aideront les personnes âgées en Moldavie. Pourriez-vous expliquer leur situation et la raison pour laquelle elles ont besoin d’aide ?
« La Moldavie est le pays le plus pauvre en Europe et c’est un très petit pays. Beaucoup de jeunes ont décidé de partir à l’étranger pour y travailler. Seulement, les personnes âgées ont été laissées pour compte, alors elles se sentent très seules et ont besoin de soins de santé : infirmières, soignants, médecins aussi … Tous ceux-là sont partis. Donc, pour eux, il est très difficile d’obtenir des soins appropriés et ils doivent voyager très loin, notamment pour voir des spécialistes de santé. Ainsi, une partie de l’argent récolté servira, par exemple, à soutenir le développement de la télémédecine en Moldavie qui aide les personnes âgées à accéder aux soins dont elles ont besoin sans avoir à voyager très loin, payer pour ces déplacements et perdre du temps. »
La collecte aidera également les personnes vivant en Zambie. Pour quelle raison ?
« En Zambie, la majorité de la population est composée de fermiers qui vivent encore de l’agriculture et sont fortement impactés par le changement climatique. Même s’ils ont été capables de subvenir à leurs besoins jusqu’à présent, la sécheresse et les changements climatiques deviennent de plus en plus difficiles à supporter pour eux. Donc, en Zambie, Caritas aide les agriculteurs à s’adapter au changement climatique en utilisant de nouvelles méthodes afin qu’ils puissent rester où ils sont et subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. De plus, l’un des projets que nous soutenons aide particulièrement les mères et leurs enfants à avoir une bonne nutrition, car même s’ils ont assez de nourriture, cette dernière n’est pas toujours suffisamment nutritive. La malnutrition chez les femmes enceintes, les mères et les jeunes enfants est vraiment élevée donc en leur montrant comment changer un peu leur nourriture et comment la préparer, la cuisiner, et la cultiver, cela produira une meilleure nutrition. »
Ces pays s’adressent-ils directement à votre association pour demander une aide ou est-ce organisé en lien avec d’autres organisations ? De quelle manière le financement est-il orienté vers un pays plutôt qu’un autre ?
« Nous ciblons notre aide sur certains pays particuliers. Nous souhaitons être efficaces à long terme donc nous ne changeons pas constamment les endroits où nous travaillons chaque année. Nous nous concentrons donc sur certains pays et là-bas, nous identifions avec la population locale les besoins, et en fonction, nous recherchons un financement. Bien sûr, les donateurs ont aussi leurs priorités en fonction de leur connaissance de la situation, alors nous cherchons à établir des correspondances, puis nous développons les projets en fonction de ces correspondances. »
L’an dernier, près de 9 millions de couronnes ont été récoltés. Vous attendez-vous à un montant semblable cette année ou pensez-vous que l’inflation, notamment, impactera les dons ?
« La situation est très compliquée et tout le monde s’attend à ce que les choses empirent concernant l’argent que les gens sont en mesure de donner. Il y a eu une collecte de nourriture récemment et on s’attendait à peu de dons mais nous avons encore eu la preuve que les gens se soucient des autres. Nous pensons donc qu’il n’y aura pas de grand changement et que nous allons obtenir assez d’argent pour soutenir les personnes en difficulté, de la même manière que l’année dernière. »
La collecte de dons aura lieu le dimanche 14 mai dans toutes les églises catholiques de Tchéquie.
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