Comme un lundi : le Keanu Reeves tchèque sauve pour de vrai un bus et tous ses passagers
Ivo Raisr, spécialiste en informatique, n’est pas prêt d’oublier sa journée du 16 septembre. Son trajet matinal en bus vers le bureau a failli tourner à la catastrophe mais grâce à son courage et à sa présence d’esprit, cet informaticien est aujourd’hui un héros dont l’exploit a fait les unes des journaux tchèques.
« J’étais en train de travailler sur mon ordinateur portable quand j’ai entendu un choc assourdissant et que le bus a tremblé. J’ai jeté un coup d’œil pour voir ce qu’il se passait et j’ai vu que le chauffeur était tombé de son siège et gisait dans l’allée. Je pouvais voir que nous allions heurter la rambarde de sécurité encore une fois derrière laquelle il y avait un fossé. J’ai alors compris qu’il fallait que je fasse quelque chose, et vite. J’ai donc sauté jusqu’au siège du chauffeur et attrapé le volant mais ses jambes m’empêchaient d’atteindre les pédales. Tout ce qu’il me restait à faire était de tenir le volant. J’ai crié aux autres de tirer le chauffeur. Quand ce fut fait, j’ai pu utiliser le frein et le bus a commencé à ralentir petit à petit. J’ai pris la première sortie d’autoroute et j’ai réussi à garer le bus en sécurité dans une station-service à proximité. »
A ce moment-là, la police et les secours étaient en chemin, alertés par d’autres chauffeurs qu’un bus avait des problèmes sur l’autoroute. Avant même qu’ils n’arrivent, le chauffeur du bus avait repris conscience, et expliqua à Ivo Raisr comment enclencher le frein à main et comment ouvrir les portes pour laisser les cinquante passagers reprendre leurs esprits .
La police et les secours n’ont pas tari d’éloges sur la bravoure du héros du jour, déclarant qu’étant donné le terrain, la circulation matinale dense sur l’autoroute et le fait que le bus roulait à une vitesse de 110 km/h quand le chauffeur s’est évanoui, il avait certainement permis d’éviter une catastrophe majeure.Bien que l’informaticiende 41 ans soit titulaire d’un permis de conduire en règle, il n’avait jamais auparavant conduit de bus ou tout autre véhicule motorisé de ce gabarit.
« Je n’ai jamais conduit de bus. Je dois reconnaitre que ça a toujours été un rêve mais je n’aurais jamais imaginé que cela se passe dans de telles conditions. »
A peine le moteur du bus arrêté, Ivo Raisr s’est vu entouré des autres passagers qui voulaient lui serrer la main et lui taper dans le dos, les yeux souvent humides de gratitude. Bien que beaucoup réclament une récompense pour sa bravoure, le héros insiste que ce qu’il a fait était tout à fait normal et que n’importe qui de normalement constitué aurait fait de même.
A la question de savoir ce qui lui a donné le courage et la présence d’esprit pour agir, l’informaticien a répondu qu’il n’était lui-même pas sûr de savoir ce qui lui avait fait réagir au quart de tour.
« J’imagine que c’est d’avoir à prendre des décisions rapidement dans mon travail quotidien et également mes enfants – les enfants vous poussent à rester sur vos gardes ».
Il n’est pas improbable que le héros de la semaine, aussi humble soit-il, soit récompensé d’une des médailles de la République, celle du courage (medaile za statečnost).