Comment encourager la natalité ? Les sociaux-démocrates ont une idée...

Le week-end dernier, les sociaux-démocrates ont présenté un projet très ambitieux d'encouragement de la natalité en République tchèque. La droite tempête : selon elle, c'est une promise préélectorale quasi irréalisable. Par Magdalena Segertova.

Depuis le début de la transformation économique en République tchèque, la natalité ne cesse de chuter. Alors qu'en 1995, les Tchèques ont mis au monde plus de 96 000 bébés, dans les années suivantes, le nombre de nouveau-nés a à peine dépassé 90 000 par an. Un petit espoir quand même : selon les statistiques, en 2000, cette baisse dramatique s'est, enfin, arrêtée. Ou, au moins, ralentie... Mais ceci ne change pas grand-chose à la perspective assez pessimiste du pays : le taux de mortalité continue à dépasser largement celui de natalité. Les femmes remettent la maternité à plus tard. Souvent, elles se consacrent plutôt à leur carrière professionnelle. Il y a aussi un tas de jeunes ménages qui rêvent du bébé, mais... qui n'ont, tout simplement, pas assez d'argent.

Bref, la situation démographique en République tchèque n'est pas rose. Quelques mois avant les législatives, le cabinet social-démocrate a décidé de l'améliorer. La semaine dernière, le ministre des Affaires sociales, Vladimir Spidla, a présenté aux Tchèques toute une série de changements envisagés : une augmentation de l'allocation de maternité, de logement et des allocations familiales. Ces dernières devraient être, de nouveau, attribuées à toutes les familles, sans tenir compte de leurs revenus. Le projet le plus controversé : la création d'un fond pour chaque enfant. Cela veut dire que l'Etat donnerait à chaque bébé un "cadeau" sous forme de 50 000 couronnes (environ 10 000 FF). A 18 ans, les jeunes pourraient utiliser cet argent, mais seulement à certains effets, comme par exemple, le logement ou le financement des études. "C'est un exemple classique du populisme par excellence", a dit Vaclav Klaus, chef de l'ODS, premier parti de l'opposition. Et il n'est pas le seul à critiquer le projet du ministre Spidla, qui est, d'ailleurs, candidat officiel de la social-démocratie au poste de Premier ministre. Selon l'opposition, les fonds pour enfants, avec plus de 4 milliards de couronnes qu'il faudrait débloquer annuellement, ruineraient totalement le pays. Les critiques se sont mis d'accord : si les jeunes gens ont vraiment besoin de quelque chose, ce n'est pas un compte pour leur futur enfant dont ils ne peuvent pas disposer, mais des appartements à des prix raisonnables, ou des crédits avantageux.

Auteur: Magdalena Segertová
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