Comment protéger les monuments historiques?

Photo: CzechTourisme

On le sait depuis longtemps - la protection des monuments historiques en République tchèque est insuffisante. Et pourtant l'architecture historique est une des plus grandes richesses du pays.

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Sous le communisme, ces richesses étaient mal entretenues, souvent délabrées, mais relativement biens protégées contre les restaurations brutales et le phénomène appelé "façadisme". Ce mot désigne une restauration à fond lors de laquelle on démolit pratiquement tout l'intérieur historique de la maison pour ne laisser que la façade. Bien que la loi interdise de tels excès, ils sont assez courants malgré l'existence des institutions qui devraient les éviter. En République tchèque il y a l'Institut national de protection des monuments historiques, mais souvent, ce qui est interdit par l'Institut est autorisé par les mairies. Evidemment cela provoque une confusion qui ne profite pas à la conservation des monuments et facilite la corruption. En plus, les amendes infligées à ceux qui n'ont pas respecté les décisions de ces autorités, sont trop faibles pour décourager les coupables.

Il est donc évident qu'il faudrait centraliser le pouvoir de décision et le réserver à une seule institution. Désirant mettre fin à cette situation, le ministre tchèque de la Culture, Vitezslav Jandak, envisage de créer ce qu'on appelle la "police des monuments historiques", organe utilisé en Allemagne où il se révèle assez efficace. Il s'agit en réalité de l'inspection de l'Office de la construction. Les inspecteurs de l'Office ont le droit de contrôler les travaux de construction et s'ils constatent une infraction à la loi, ils peuvent infliger des amendes allant jusqu'à 500 000 euros. Dans les cas exceptionnels ils ont même le droit de proposer une expropriation du monument en question.

De telles compétences font rêver les responsables tchèques. "Si quelqu'un investit dans un bâtiment des millions de couronnes, il se rit de nos amendes, constate le ministre Jandak dans un entretien pour le journal Pravo. Ainsi nous cherchons une possibilité pour aider les organes de protection des monuments, afin que l'on respecte leurs décisions. On doit y adapter aussi la législation - soit soumettre au Parlement une nouvelle loi sur la protection des monuments historiques, soit préparer au moins son amendement."