Conférence Forum 2000 - suite et fin

Jean-Francois Rischard, photo: CTK

Suite et fin de la conférence parrainée par Vaclav Havel intitulée « Des ponts à travers les abîmes globaux ». Pour la huitième fois déjà, la conférence internationale Forum 2000 s'est tenue à Prague. Une trentaine de personnalités du monde entier, représentants d'organisations internationales et d'institutions supranationales d'une part, et représentants des sociétés civiles et mouvements humanitaires de l'autre, se sont penchés sur le thème suivant: quel rôle pour la société civile dans le monde globalisé?

Parmi les participants à cette conférence, Frédéric Rousseau, qui travaille depuis une douzaine d'années dans le milieu humanitaire. Il a exposé sa vision des choses et réagi aux propos du vice-président de la Banque mondiale au micro de Radio Prague :

« On voit qu'il y a un vrai fossé entre les différentes approches qui se côtoient ici. Moi, dans le domaine humanitaire, dans les grandes crises que nous connaissons ces dernières années, j'ai le regret de souvent assister à une utilisation et une instrumentalisation de la société civile dans des crises qui apparaissent comme de grands shows médiatiques dans lesquels sont mis en scène des victimes, des acteurs humanitaires, et une société civile qui n'est finalement pas représentative et pas légitime pour représenter les victimes. »

L'exposé de Jean-Francois Rischard, vice-président de la Banque mondiale, vous a-t-il convaincu ?

Jean-Francois Rischard,  photo: CTK
« C'est bien du fossé dont je parlais : cela m'est apparu comme des solutions un peu technocratiques et faciles, notamment quand il parle de faire appel à des organisations de la société civile. Il a nommé Oxfam, une organisation avec laquelle je travaille régulièrement et pour laquelle j'ai beaucoup de respect. Malheureusement, quelle légitimité a une telle organisation pour venir décider sur des grands problèmes de société et sur notre futur ? Je pense que ce sera toujours difficile de compter sur des organisations, d'autant que notre expérience montre qu'il y a une utilisation de certaines organisations, comme je le disais. Et qui va dire qu'une organisation est plus représentative qu'une autre ? Je crois que ce qu'il n'a pas mentionné et qui me paraît essentiel, c'est de plus se tourner vers la démocratie participative, vers l'action des citoyens. Ouvrir la porte vers une vraie démocratie pour les citoyens, c'est la seule voie pour avancer sur les problèmes qui nous préoccupent. »