Congrès de l’ODS : réélection de Mirek Topolánek, départ de Václav Klaus

Mirek Topolánek, photo: CTK

L’un reste, l’autre part. Ce week-end, tandis que le Premier ministre Mirek Topolánek était réélu à la tête du parti de la droite libérale ODS, le chef de l’Etat Václav Klaus annonçait qu’il renonçait à sa fonction de président d’honneur du parti qu’il a contribué à fonder.

Mirek Topolánek,  photo: CTK
162 voix pour le maire de Prague Pavel Bém, 284 voix pour Mirek Topolánek. Tel était le résultat du vote des délégués du Parti civique démocrate réunis en congrès ce week-end. C’est donc le troisième mandat pour le Premier ministre tchèque, à la tête de l’ODS, un poste dont il tiendra les rênes pendant deux nouvelles années. Cette victoire est une défaite pour l’aile eurosceptique du parti, incarnée par son adversaire Pavel Bém, un proche du président de la République Václav Klaus. Ce dernier a d’ailleurs fait une apparition courte, mais remarquée samedi :

« J’ai décidé de vous remercier pour le titre de président d’honneur et de renoncer définitivement à ce titre en ce jour et en ce lieu. »

Václav Klaus,  photo: CTK
Ce renoncement n’était pas une surprise. Ses partisans avaient déjà annoncé qu’un parti autour de la personne de Václav Klaus devait bientôt être fondé. Ce nouveau parti eurosceptique, s’annonce « plus à droite », le chef de l’Etat estimant en effet que l’ODS est aujourd’hui devenu un parti trop centriste.

Mais le bilan du congrès est également synonyme de nouveaux enjeux. A l’échelle nationale, après la claque aux élections régionales d’octobre, l’ODS va désormais devoir aller à la reconquête des électeurs. Et des changements au sein du gouvernement de coalition pourraient avoir lieu même si pour l’heure, la nouvelle direction du parti refuse de s’exprimer sur ces éventuels remaniements.

Et à l’échelle internationale, l’enjeu principal reste la présidence de l’Union européenne, qui débutera le 1er janvier 2009, alors que la République tchèque n’a toujours pas ratifié le Traité de Lisbonne. Au congrès, l’ODS a décidé de laisser le Parlement décider ce mardi, lors de sa réunion extraordinaire. Mirek Topolánek :

Photo: CTK
« Cela ne veut pas dire que nous enterrons le Traité de Lisbonne ou que nous conseillons de l’approuver. Il existe une marge de manoeuvre. »

Une des recommandations faites lors du congrès : décider de la ratification du Traité après que l’accord tchéco-américain sur l’installation de la base radar en territoire tchèque ait été accepté par les deux chambres. Il y a donc de fortes probabilités pour que la discussion de mardi soit bloquée par les parlementaires de l’ODS. L’opposition social-démocrate a immédiatement contre-attaqué : alors qu’il était question d’un accord de trêve pendant la durée de la présidence tchèque de l’UE entre la majorité et l’opposition, Jiří Paroubek a menacé de ne pas la respecter si le vote sur la ratification était empêché.

Ainsi donc, le congrès de tous les dangers est passé pour l’ODS. Pourtant si Mirek Topolánek a évité le pire, les mois à venir ne seront pas pour autant de tout repos.