Constats et observations de la presse

Photo: Commission eurpoéenne

Dans la presse et sur les sites en ligne de ces derniers jours, nous avons retenu plusieurs sujets variés. Pourquoi y a-t-il de moins en moins de demandeurs d’asile en République tchèque ?, s’interroge par exemple un des articles, tandis qu’un autre explique pourquoi l’encéphalite à tiques est une maladie qui fait plus de victimes parmi les Tchèques que dans les autres populations européennes.

Photo: Commission eurpoéenne
« Pour les gens qui décident de quitter leur pays natal afin de fuir un conflit, une persécution ou la pauvreté, la Tchéquie ne représente pas un pays d’accueil idéal », peut-on lire en introduction d’un article publié sur le site aktualne.cz. Son auteur remarque que cette tendance s’est accentuée notamment ces deux dernières années. Dès lors, comme l’Estonie, l’Espagne et le Portugal, la République tchèque est un des pays qui reçoit le plus faible nombre de demandes d’asile par tête d’habitant à l’échelle de l’Union européenne. Pour expliquer cette tendance, l’auteur de l’article donne la parole à Martin Rozumek, directeur de l’Organisation d’aide aux réfugiés :

« Le problème, comparé aux autres Etats d’Europe occidentale, c’est que la procédure d’asile traîne et dure longtemps... En outre, durant les douze premiers mois de leur séjour en République tchèque, les réfugiés n’ont pas le droit de travailler. Une fois la procédure d’asile terminée, les gens qui quittent les camps de réfugiés sont souvent des gens brisés, dans l’impossibilité de s’intégrer à leur nouveau pays ou de revenir dans leur pays d’origine. »

Citant les données d’une enquête remontant à l’année dernière, selon lesquelles la moitié des Tchèques estiment que trop d’étrangers vivent dans le pays, l’article observe que l’opinion publique n’est pas très favorable, elle non plus, à une amélioration de la situation et à une meilleure intégration des immigrés. Il constate cependant :

Martin Rozumek,  photo: CT24
« Malgré tout, la Tchéquie n’est plus seulement un pays de transit comme cela était le cas auparavant, mais aussi un pays dans lequel les immigrés veulent s’installer. Les ressortissants étrangers qui décident de rester en Tchéquie en dépit des obstacles administratifs et de l’approche assez négative de la population à leur égard, n’appartiennent pas pour la plupart à la jeune génération. L’année dernrière, c’est la tranche d’âge des 35-64 ans qui prédominait, dépassant ainsi largement la moyenne européenne. »


Où est passée la confiance ? C’est la question que pose l’économe Tomáš Prouza, dont l’article a été publié dans l’édition de mardi dernier du quotidien Lidové noviny. Selon lui, le pays est en proie à deux malheurs : d’une part la politique économique mise en œuvre par le gouvernement et d’autre part l’incapacité de ce dernier de renouveler la confiance des gens en l’avenir du pays. Tomáš Prouza explique :

Photo: OmirOnia,  Free Digital Photos
« Le seul but de la politique économique du gouvernement est de réduire le déficit des finances publiques, côute que coûte. Une telle politique serait juste si les réductions étaient raisonnables et destinées à éviter le gaspillage sans mettre en danger l’état de notre économie. Il semble, hélas, que le gouvernement ignore complètement ces deux conditions. »

Selon l’auteur de l’article, la politique économique qui est actuellement appliquée conduit à une hausse du chômage et à une stratification sociale. Ce sont justement ces inégalités sociales qui approfondissent le pessimisme d’une grande partie de la population en l’avenir. Il faut donc voir non seulement les aspects économiques des réformes en cours, mais aussi leur impact sur le fonctionnement de l’ensemble de la société. L’économe Prouza conclut :

« Etant donné que la majorité de la population est dans une grande mesure touchée par cette politique, il est assez étonnant que l’on n’ait pas encore vu émerger un quelconque parti extrémiste. Mais cette éventualité n’est pas à exclure à l’avenir, tant le gouvernement continue à renforcer la frustration d’importants groupes de la population. »


Photo: Barbora Kmentová
Avec l’arrivée du printemps, les médias mettent régulièrement en garde contre le danger que représentent les tiques. Le ton paraît cette année plus alarmiste que jamais. Le quotidien Lidové noviny signale, par exemple, que l’ensemble du pays constitue désormais un terrain à risque, tandis qu’auparavant les tiques contaminées n’étaient établies que dans certaines localités endémiques. On les trouve non seulement dans la nature, mais elles sont également présentes dans les jardins, les espaces verts ou les campings. Le journal précise :

« La composition de la flore et de la faune, ainsi que les conditions climatiques et géographiques qui existent en Tchéquie, leur sont très favorables. D’autres facteurs contribuent également à ce que l’encephalite à tiques puisse se proliférer rapidement. »

En 2012, la Commission européenne a inscrit l’encephalite à tiques sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. La République tchèque, détient dans ce domaine deux primautés. Dans le cadre de l’Union européenne, c’est là que l’encéphalite à tiques est la plus répandue de toutes les maladies infectieuses. Au cours des quarante dernières années, un quart de l’ensemble des cas de maladie dans les pays membres a été détecté en République tchèque. Le journal ajoute une autre « spécificité » tchèque :

« Celle-ci est intéressante d’un point de vue historique, car c’est depuis notre pays que les tiques se sont répandues dans le passé pour envahir d’autres régions. Certains documents témoignant de leur transmission par voies humaine ou animale de Bohême vers l’Allemagne et l’Autriche, sont vieux de près de 350 ans. »

Le journal note qu’en 2012, plus de 3 300 personnes en République tchèque ont été atteintes de la borréliose de Lyme et 570 personnes par l’encephalite à tiques. Parmi toutes ces victimes, trois sont mortes de leur infection.


« Après la tragédie survenue cette semaine lors du marathon de Boston, il y a lieu de réfléchir sérieusement aux mesures à prendre pour garantir la sécurité du marathon de Prague qui se déroulera le 12 mai et accueillera 9 000 athlètes. » C’est ce qu’on a pu lire dans les pages sportives de l’édition de jeudi du quotidien Mladá fronta Dnes. A la question de savoir s’il est possible de garantir la sécurité sur un parcours s’étendant sur 42 kilomètres, Carlo Capalbo, le directeur de la société organisatrice du marathon de Prague depuis 1995, a répondu :

Photo: Štěpánka Budková
« La sécurité de cette manifestation sportive sera soigneusement préparée et assurée. Nous sommes d’ores et déjà en contact avec la police et le ministère de l’Intérieur, nous coopérons étroitement avec l’aérorport de Prague. Des centaines d’agents seront à cette fin déployés sur le lieu et seront soutenus par plus d’un millier de bénévoles. En outre, nous envoyons un groupe d’experts à Londres pour suivre le marathon de ce dimanche, le plus grand en Europe, qui sera la première épreuve de cette importance après le drame de Boston ».

Dans ce contexte, les organisateurs du prochain marathon de Prague, plus grande manifestation sportive organisée dans la capitale tchèque, ne craignent pas un intérêt moindre du public. Carlo Capalbo :

« Je pense que les Pragois et tous ceux qui aiment l’athlétisme seront présents. Il s’agit de montrer à ces fous qu’ils n’arriveront pas à nous intimider, car le marathon, c’est le symbole du sport et de la pureté de l’âme. »