Coopération scientifique : la France récompense la recherche en République tchèque

Vendredi dernier, l’Ambassade de France à Prague récompensait, dans le cadre de la Semaine de la France, les meilleurs étudiants et jeunes doctorants tchèques spécialisés dans six catégories scientifiques différentes (chimie, informatique, nucléaire, médecine, pharmacie et sciences humaines et sociales). Lauréate du prix Schweitzer dans la catégorie médecine, Hana Kolářová de la 1ère Faculté de médecine de l’Université Charles s’est exprimée au micro de Radio Prague sur ses futurs projets :

« L’hôpital Necker de Paris m’a déjà contactée, plus précisément le centre Imagine qui est spécialisé dans les études génétiques. Il s’intéresse également aux maladies mitochondriales et c’est pourquoi ils étaient intéressés par ma candidature. »

Quelles différences d’approche peut-il y avoir entre la méthode de travail et d’apprentissage tchèque et française ?

« Franchement, j’ai été ravie d’avoir pu étudier la médecine interne là-bas durant une partie de mes études. Vos livres, contrairement aux livres britanniques ou américains, sont vraiment simplifiés le plus possible pour faire de la vraie médecine. Vous n’êtes pas très concrets, vous ne faites pas de pathophysiologie ou pathobiochimie… Vous apprenez les choses les plus importantes en médecine. Par exemple, vous avez l’enterorrhagie, c’est-à-dire le saignement de l’intestin, vous avez une marche à suivre avec ce qu’il faut faire en premier, en deuxième, ce qui était très utile pour moi. Chez nous, on apprend vraiment la théorie, cela date peut-être de l’Empire austro-hongrois (rires). En tant que chercheuse, j’aime aussi cette approche théorique, mais je dois dire que lorsque vous sortez de l’école chez nous, vous n’êtes pas du tout préparés pour travailler à l’hôpital. »

Comment ce stage peut-il développer vos compétences et vous apporter une valeur ajoutée ?

« A Prague, nous avons un hôpital qui a de bonnes compétences en recherche et en médecine. Mais il est vrai que nous n’avons pas toutes les occasions que l’on peut avoir dans un grand centre qui s’occupe de patients qui ont certains types de maladie. Le fait de pouvoir rencontrer les personnes qui ont travaillé sur ces maladies durant leur carrière, écouter leurs diagnostics sur les nouvelles études cliniques et certains traitements qui ne pouvaient pas être introduits ici, comme par exemple la thérapie génique. Je crois que quand vous avez une maladie rare, vous devez coopérer en rencontrant d’autres professionnels et écouter leurs expertises sur différents groupes de patients. Pour pouvoir faire une statistique, vous avez besoin d’un grand groupe, vous ne pouvez pas faire une statistique d’un petit nombre de patients pour voir comment marche un traitement. De même, pour étudier les facteurs de risque sur son efficacité, il faut avoir un grand groupe. Pour moi, ce stage signifie une grande coopération entre nos deux centres. »