Copies à revoir pour les candidats à la maturita

Photo: Filip Jandourek, ČRo

Les résultats ne sont pas bons cette année pour la maturita, l’équivalent du diplôme du baccalauréat en République tchèque. Avec 18,7% d’échec au premier tour, c’est près d’un élève sur cinq qui devra retenter sa chance aux rattrapages. Les épreuves de mathématiques et d’allemand ont été particulièrement redoutables avec respectivement 24,1% et 21,7% d’étudiants recalés. Plus généralement, les résultats ont chuté de 2,5 points en moyenne par rapport à 2013, ce qui force le ministre de l’Education, Marcel Chládek, à revoir lui aussi sa copie.

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
Alors qu’en France le débat se focalise autour d’une éventuelle suppression du baccalauréat, dont le niveau d’exigence ne cesse de diminuer d’année en année, en République tchèque, le problème porte principalement sur le taux inquiétant d’échec des candidats aux épreuves de la maturita. Une nouvelle fois cette année, les résultats sont en baisse dans toutes les matières, en particulier en mathématiques et en langues avec près d’un élève sur dix qui a échoué à l’épreuve d’anglais, soit une hausse de trois points par rapport à l’année dernière. Pour le ministre de l’Education, plus que de s’alarmer sur les résultats décevants de cette année, c’est tout le système de préparation à la maturita qu’il convient de revoir :

« Je ne pense pas que le problème porte sur une aggravation du taux de réussite à la maturita d’une année sur l’autre, puisque si on regarde les résultats de 2014, le taux d’échec s’élève à 18,7%, contre 18,2% en 2012. Par contre, ce qui est plus inquiétant et ce qui est significatif depuis plusieurs années déjà, c’est le nombre important d’élèves qui n’obtiennent pas le diplôme. C’est un système qui n’est pas efficace non plus pour les finances de l’Etat. Nous allons donc nous pencher non seulement sur les épreuves de la maturita mais aussi sur l’examen dans son ensemble. De mon point de vue, le principal problème est en effet le nombre excessif de candidats au diplôme, et ce phénomène de masse se traduit ensuite par une moindre réussite des élèves. »

Après l’épreuve de mathématiques traditionnellement boudée par les candidats pour laquelle près d’un étudiant sur cinq (24,1%) devra en passer par les rattrapages, c’est dans les langues, avec en premier lieu l’allemand, le russe, le français ou encore l’espagnol, que le niveau est le plus inquiétant avec des résultats en baisse de trois points en moyenne par rapport à l’année dernière. De la même manière, le taux d’échec à l’épreuve de tchèque a légèrement augmenté de 0,4 point pour atteindre 6,8% cette année.

Face à ce bilan, le ministre de l’Education souhaite s’attaquer au cœur du problème et prévoit de rencontrer, dès la semaine prochaine, les doyens des facultés de langues pour discuter avec eux des moyens pour améliorer la formation des futurs enseignants:

Marcel Chládek,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Il y a un problème majeur en ce qui concerne l’enseignement des langues vivantes que nous souhaitons résoudre. Nous avons récemment présenté un rapport de l’inspection de l’éducation tchèque qui comparait les résultats d’un test de langue, en l’occurrence l’allemand, effectué par des élèves de lycées professionnels et des élèves de l’école primaire. Et le résultat est frappant : les lycéens ont moins bien répondu que les écoliers. Nous devons donc avoir recours à plus d’inspections dans le système éducatif, en particulier dans les matières où les résultats ont chuté comme les mathématiques ou l’allemand. Mais le fond de la question qui fait l’objet de vifs débats depuis de nombreuses années, c’est que pour certaines matières il est possible que le problème soit avant tout lié aux méthodes d’enseignement. »

Cette année, près de 90 000 candidats étaient inscrits aux épreuves de maturita avec près de 19% d’entre eux qui seront obligés de passer par la case rattrapages. Les épreuves écrites se sont déroulées du 2 au 13 mai et les épreuves orales du 16 mai au 10 juin. Si les élèves ont cette année mieux répondu aux questionnaires à choix fermés, à l’inverse les sujets à questions ouvertes, qui font appel à la réflexion des élèves, ont le plus pâti de la baisse du niveau.