Crise du logement : Prague veut s’inspirer de l’exemple de Vienne

Photo: Štěpánka Budková

La mairie de Prague cherche des sources d’inspiration pour remédier à la crise du logement. Plus de détails dans cette nouvelle revue de presse. Un regard ensuite sur la communauté slovaque établie en Tchéquie, à l’approche des élections législatives en Slovaquie. La cote de popularité des différents responsables politiques et la scolarisation dans les régions exclues sont deux autres sujets traités. Enfin, nous évoquerons la présence des cinéastes étrangers en Tchéquie.

Photo: Štěpánka Budková
Comme d’autres grandes villes du pays, Prague souffre d’une pénurie de logements et cherche des solutions efficaces pour y remédier. La municipalité a décidé de s’inspirer de l’exemple de Vienne, avec qui un accord de partenariat a été signé récemment. La démarche apparaît logique tant la capitale autrichienne est régulièrement citée parmi les meilleurs endroits pour vivre en Europe. L’auteur d’un article mis en ligne sur le site aktualne.cz précise à ce propos :

« L’échange d’expériences et l’aide mutuelle entre Prague et Vienne sont censés couvrir au total treize domaines parmi lesquels on trouve, par exemple, l’économie des déchets ou la gestion des espaces publics et des espaces verts. Une place privilégiée est accordée à un problème qui concerne Prague tout particulièrement actuellement : la politique du logement. »

Le commentateur rappelle que la création du système dont la capitale de l’Autriche peut se targuer, a demandé beaucoup de détermination et de courage politiques. Depuis, près de 60 % des Viennois vivent dans des logements socialement accessibles. Il sera donc intéressant de suivre quelle leçon que Prague retirera du modèle viennois :

« Chez nous, on aime prétendre que l’on ne construit pas assez. Or, les chiffres démontrent le contraire, car on n’a jamais autant construit depuis 2008 qu’actuellement. Le problème, c’est que ces nouvelles constructions sont davantage destinées à des bureaux et à des espaces commerciaux qu’à des logements assessibles. Les nouveaux logements qui sont tant bien que mal construits se trouvent pour la plupart dans des résidences de luxe. »

La communauté slovaque en Tchéquie et les législatives en Slovaquie

Photo: Ajale / Pixabay,  CC0
La campagne électorale slovaque bat son plein, aussi, en Tchéquie. C’est ce que signale, à quelques jours de la tenue des élections législatives en Slovaquie, le 29 février, le site hlidacipes.org :

« Au cours de ce mois de février, on voit se dérouler à Prague une dizaine de rencontres et de débats consacrés à cet événement politique majeur chez notre voisin. Ils sont organisés par l’association Le café pragois (Pražská kaviareň) qui cherche à réunir et à mobiliser la communauté slovaque installée à Prague. Par ailleurs, elle a agi de la même façon lors des protestations massives qui ont eu lieu en Slovaquie suite à l’assassinat du journaliste Ján Kuciak il y a deux ans. »

Selon le chef de l’association Samuel Zubo, cité dans le texte, les élections de cette année en Slovaquie sont exceptionnelles. C’est pour cette raison que, contrairement à ce qui s’était passél il y a quatre ans, des représentants de la majorité des partis d’opposition voyagent pour convaincre les électeurs slovaques qui vivent à l’étranger. Il va de soi que la Tchéquie, où vit une importante communaué slovaque, est leur principal point d’intérêt. Les 60 000 Slovaques inscrits dans ce pays peuvent représenter jusqu’à 3 % des électeurs potentiels.

« A la différence des partis d’opposition, le parti SMER, le principal parti de la coalition gouvernementale slovaque, ne mise pas sur les ressortissants slovaques à l’étranger, qui sont majoritairement des partisans de la démocratie libérale », écrit également le commentateur sur hlidacipes.org avant de préciser :

« Comme les Tchèques, les Slovaques ont des possibilités limitées pour voter à l’étranger. En ce qui concerne les législatives, la législation slovaque autorise le vote par correspondance, mais dans les autres cas, les ressortissants slovaques qui vivent en Tchéquie doivent faire l’aller-retour pour voter dans leur pays d’origine. C’est une habitude qu’ils ont prise lorsqu’il s’agit d’élections qu’ils jugent importantes. »

Que faire pour se faire connaître du grand public quand on est politicien

Photo: Twitter officiel d’Andrej Babiš
Près de la moitié des Tchèques affirment ne pas connaître les représentants des partis d’opposition, écrit un commentateur de l’hebdomadaire Reflex, en s’appuyant sur les résultats d’une récente enquête réalisée par l’agence CVVM. Peu connu, ce phénomène mérite pourtant, selon lui, d’être retenu :

« Il s’est avéré, par exemple, qu’il a joué un grand rôle lors de la précédente élection présidentielle. Ainsi, selon un sondage effectué avant le deuxième tour, une partie importante des élécteurs ignorait qui était Jiří Drahoš, l’adversaire de Miloš Zeman, devenu par la suite président de la République. Actuellement, les gens connaissent bien les politiciens qui tiennent des discours populistes et qui sont fréquemment présents dans l’espace public, comme Václav Klaus junior ou Tomio Okamura. La situation diffère pour les leaders des partis d’opposition, même ceux qui siègent au Parlement comme TOP 09 ou STAN, qui n’arrivent pas à se faire connaître du grand public. La seule exception est le leader du Parti pirate, Ivan Bartoš. »

Améliorer le marketing est donc un des principaux défis à relever pour l’opposition, qui peine à fragiliser la domination du mouvement ANO du Premier ministre Andrej Babiš. « En 2020, ce n’est pas celui qui donne de grandes interviews dans les journaux, à la radio ou à la télévision qui est le plus suivi, mais celui qui gère bien les réseaux sociaux. Les modes de communication évoluent et il faut s’y adapter », peut-on également lire dans Reflex.

La scolarisation dans les régions exclues

Photo: Michaela Danelová,  iROZHLAS.cz
La condition de l’économie tchèque est très bonne, le pays prospère depuis quelques années déjà. Toutefois, rien que durant la dernière décennie, le nombre de localités exclues a triplé, et ce en dépit des subventions européennes provenant de la politique de cohésion. De même, comme le rapporte le site echo24.cz, le nombre d’élèves qui ne vont pas au bout de la scolarité obligatoire augmente, les sorties prématurées grimpant dans certaines régions jusqu’à 16 %. On peut lire :

« Le nombre de localités dites exclues qui sont concentrées dans trois régions, la Moravie-Silésie, Ústí nad Labem et Karlovy Vary, se situe autour de 600. C’est également là que l’on recense le plus grand nombre de fins prématurées de la scolarité obligatoire. Cette tendance se renforce d’année en année. Les enfants concernés ne sont cependant pas considérés comme des analphabètes, car ils savent lire, écrire et maîtrisent les bases du calcul. »

Selon le ministère de l’Education, outre la situation globale dans ces régions, la situation socio-économique des familles explique cette évolution négative. Toutefois, de l’avis de son porte-parole cité sur le site, la position de la Tchéquie dans ce domaine reste plutôt bonne à l’échelle européenne. Elle continue de figurer aux côtés des pays dans lesquels la proportion d’élèves qui quittent l’école avant la fin du cursus secondaire est faible.

La Tchéquie, une destination prisée des cinéastes étrangers

Photo illustrative: Ingo Kramarek / Pixabay,  CC0
En 2019, près de quatre-vingts séries et films étrangers ont été tournés en Tchéquie. Leur réalisation a rapporté à l’économie tchèque près de 9 milliards de couronnes et offert de nombreuses opportunités de travail aux professionnels tchèques. Cet intérêt a été motivé tant par les localités attrayantes du pays que par les incitations fiscales introduites par le gouvernement en 2010. La Tchéquie rembourse à hauteur de 20 % des sommes dépensées par les sociétés étrangères pour les besoins de leur production. D’après ce qu’explique le journal E15, cette offre apparaît désormais insuffisante :

« Avec les 20 % remboursés, la Tchéquie occupe une des dernières positions en Europe. Une augmentation des incitations à 25 voire à 30% serait de rigueur. La Tchéquie reste attrayante pour les cinéastes étrangers, mais la situation pourrait évoluer, comme en témoignent les signes d’un moindre intérêt de la part de certaines sociétés américaines. Le Fonds pour la cinématographie appelle à l’adoption d’un amendement à la loi qui permettrait d’offrir des crédits d’impôt plus généreux. »