Intégration de la minorité rom : nouvelle stratégie approuvée par le gouvernement
Le gouvernement a approuvé, lundi, la stratégie de l’intégration de la minorité rom pour les trois prochaines années présentée par le ministre en charge des minorités et des droits de l’homme, Michael Kocáb. Ce dernier a déclaré que cette conception, dont les trois grands axes de travail sont l’éducation, le logement et l’emploi, était « enfin la réponse à la question de savoir ce qu’il faut faire concrètement ».
« L’éducation est la priorité absolue. Mais le problème est que c’est un travail de fond qui demande beaucoup de temps avant de voir apparaître les premiers résultats. D’autres domaines, comme le logement ou l’accès à l’emploi, sont des dossiers plus brûlants. Mais tout est relié à l’éducation, car si vous voulez obtenir un emploi dans cette période compliquée que nous traversons actuellement, il vous faut une qualification. »
Comme souvent dès qu’il s’agit de l’intégration de la minorité rom, la question reste de savoir comment réaliser toutes ces bonnes intentions seront réalisées. Michael Kocáb :
« C’est un travail pour l’ensemble de la population, pour la majorité non rom mais aussi pour les Roms eux-mêmes. En ce qui concerne le gouvernement et l’approche des villes et communes, nous devons faire en sorte d’éviter la situation actuelle quand 30 % des enfants roms fréquentent des écoles pratiques. Il faut que cela cesse car ce sont des écoles destinées à des enfants possédant un vrai handicap. Or, être issu d’un milieu social désavantagé n’est pas un handicap. Bref, les commissions qui seront chargés du contrôle de ces enfants devront veiller à éviter ces situations. D’un autre côté, il faut aussi appeler les parents roms à envoyer régulièrement leurs enfants à l’école et à les aider dans leur travail scolaire. C’est donc une mission qui concerne tout le monde. »
Une vision des choses qui est également celle d’Ivan Veselý, président de l’association d’aide à la population rom Dženo :« Cette stratégie, dans son principe de base, fixe des missions au ministère de l’Education. Mais elle invite aussi les organisations et les associations roms à collaborer. C’est à elles que revient de convaincre les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, de les informer de la nécessité de ne pas envoyer leurs enfants dans des écoles pratiques et de veiller plus généralement au suivi de leur scolarité. »
Toujours selon Ivan Veselý, la grande avancée de cette nouvelle stratégie pour la période 2010 – 2013 est qu’elle considère les Roms non pas seulement comme un groupe social exclu mais aussi comme une minorité ethnique et un groupe de gens menacés par le non respect des droits fondamentaux. Reste désormais à savoir quels moyens financiers, et plus encore peut-être quelle bonne volonté, seront effectivement mis à disposition pour que cette stratégie ait une chance de succès.