Crise gouvernementale : les négociations ont-elles atteint un nouveau point de non-retour ?

Photo: CTK

Les difficiles négociations pour la formation d'un nouveau gouvernement se poursuivent en ce début de semaine. Si, mardi, les deux actuels Premiers ministres, Mirek Topolanek et Jiri Paroubek, ne sont pas parvenus à s'entendre pour se rencontrer, la journée de lundi a été, elle, plus riche en événements, mais sans aucune avancée notable...

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Cette journée de lundi a été marquée par une réunion entre les deux actuels Premiers ministres : Mirek Topolanek, leader du Parti civique démocrate récemment nommé par le président de la République tchèque, et Jiri Paroubek, Premier ministre social-démocrate sortant qui a certes remis sa démission au chef de l'Etat mais que ce dernier a toutefois laissé en poste en attendant la nomination d'un nouveau cabinet.

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Les chefs des deux principales formations politiques du pays n'ont toutefois trouvé aucun terrain d'entente. Après à peine une heure de discussions, Jiri Paroubek, accompagné de trois de ses collègues, a quitté la table des négociations, assurant que la social-démocratie ne soutiendrait pas le gouvernement minoritaire composé de représentants du Parti civique démocrate et de personnalités « apolitiques » que Mirek Topolanek s'efforce de mettre sur pied.

Concrètement, Jiri Paroubek n'est pas satisfait de la liste des six candidats sans parti que Mirek Topolanek lui a présenté pour diriger différents ministères et continue de réclamer, si ce gouvernement minoritaire voyait effectivement le jour, l'organisation d'élections législatives anticipées dès 2008.

Jiri Paroubek,  photo: CTK
De son côté, le Parti civique démocrate exige que le taux d'imposition unique, principale réforme libérale mise en avant lors de sa campagne préélectorale, figure au programme du nouveau gouvernement et n'envisage la tenue d'un nouveau scrutin parlementaire qu'en 2009, soit après la présidence tchèque de l'Union européenne. Autant d'éléments, parmi d'autres encore, sur lesquels les deux camps restent encore très éloignés l'un de l'autre et qui rendaient Mirek Topolanek plutôt sceptique sur les chances de succès des actuelles négociations. « Je pense qu'il n'existe aucune solution en vue à l'heure actuelle, admettait-il. Nous allons essayer de continuer à négocier avec la social-démocratie, mais uniquement à des conditions permettant la mise en place d'un gouvernement de réformes qui nous permette de réaliser notre programme. Autrement, ce gouvernement ne verra jamais le jour. »

Finalement, dans la soirée de lundi, Jiri Paroubek changeait de position et faisait savoir qu'il était prêt à poursuivre les négociations. Mais quelle que soit l'issue très improbable de celles-ci, qui ont donc été remises mardi, Mirek Topolanek envisage d'ores et déjà deux possibilités. En cas de nouvel échec, le leader du Parti civique démocrate se dit prêt à soumettre son cabinet au vote de confiance de la Chambre des députés sans même avoir précédemment négocié avec les représentants des partis qui composent cette dernière ou alors à entamer des discussions pour la tenue de nouvelles élections législatives.