Crise migratoire : la Tchéquie appelée à faire preuve de bonne volonté
Cette nouvelle revue de presse s’interroge d’abord sur l’approche du nouveau gouvernement tchèque à l’égard de la question des migrants. Elle rappellera aussi que quinze ans se sont écoulés depuis le référendum où les Tchèques ont dit oui à l’entrée du pays dans l’Union européenne. La situation des soins sanitaires et le manque de places de stationnement pour les camions, tels sont deux autres sujets traités. Réponse enfin à la question de savoir pourquoi un journal internet demande à ses lecteurs un soutien financier.
« Aujourd’hui, la chancelière allemande ne veut plus imposer une répartition équilibrée des réfugiés en Europe par la ‘force’ ou sous la menace de sanctions financières. Elle propose un système flexible de répartition des tâches permettant de surmonter les obstacles lors des futures négociations sur la politique migratoire commune. C’est un geste bienveillant à l’égard des autres pays de l’Union qui respecte le principe selon lequel l’existence d’une bonne volonté permet de trouver de bonnes solutions. »
Selon les observations de l’éditorialiste, le gouvernement tchèque dirigé par Andrej Babiš devrait faire désormais preuve de courage, de bonne volonté et d’approche constructive. D’autant plus que la crise des migrants n’est plus aussi dramatique qu’elle l’a été auparavant. Voilà pourquoi les débats politiques menés en Tchéquie devraient se faire dans le calme. La Tchéquie est appelée à s’impliquer dans le débat européen et à proposer, par exemple, une participation à l’agence frontalière Frontex et à augmenter l’offre de bourses à destination des étudiants africains.
15 ans depuis le référendum sur l’adhésion de la Tchéquie à l’UE
Il y a quinze ans, les Tchèques ont dit oui à l’entrée du pays dans l’Union européenne dans le cadre d’un référendum. C’est en janvier 1996 que le président tchèque de l’époque Václav Klaus, devenu plus tard grand critique de cette institution, avait soumis la candidature de la République tchèque. Une occasion pour l’auteur d’une note publiée dans l’édition de ce jeudi du quotidien Mladá fronta Dnes d’observer :« A cette époque-là, l’ensemble des grands partis politiques, à l’exception des communistes, soutenaient l’entrée du pays dans l’Union européenne. Dans le référendum qui s’est déroulé les 13 et 14 juin 2003, les citoyens eux aussi se sont exprimés clairement en sa faveur. Avec un taux de participation de 55%, 77% de la population tchèque ont voté pour. Pour les Tchèques, l’adhésion à cette organisation regroupant les pays occidentaux développés représentait un retour symbolique au cercle de civilisation euroatlantique dont ils avait été brutalement arrachés par la division du monde imposée par la Deuxième Guerre mondiale ».
En se référant aux dernières données de l’agence Eurobaromètre, le texte constate qu’aujourd’hui, les Tchèques se rangent parmi les nations les plus eurosceptiques. Contrairement à la moyenne européenne qui se situe autour de 60%, seuls 34% d’entre eux considèrent l’appartenance à l’Union européenne comme une bonne chose. Aux yeux des Tchèques, ce sont la lutte contre le terrorisme, la migration et la protection des frontières extérieures de l’Union qui sont désormais prioritaires.
Des interrogations autour des soins sanitaires
Les soins sanitaires en République tchèque qui, au cours des trente années écoulées, n’ont eu de cesse de s’améliorer, se sont toutefois récemment détériorés. C’est ce que constate une analyse mise en ligne sur le site echo24.cz qui précise :« Dans son premier discours du Nouvel An prononcé en 1990, Václav Havel a déclaré que la Tchécoslovaquie n’était pas un pays florissant. C’est par ces mêmes mots que l’on pourrait aujourd’hui décrire la situation concernant la santé publique locale. Après la chute du régime communiste en 1989, celle-ci a subi une réforme évaluée par des organisations internationales concernées comme la meilleure à l’échelle de l’Europe de l’Est. Cette évaluation était en grande partie due au fait qu’entre les années 1990 et 2000, la longévité en Tchéquie avait augmenté de trois ans et demi. D’après l’indice européen de consomation EHCI évaluant la qualité de la santé publique dans une trentainte de pays, la Tchéquie atteignait un niveau comparable à celui de pays comme la Suède, l’Autriche ou la France. C’est en 2017 que cet indice a considérablement fléchi, en raison notamment de la détérioration de l’accessibilité aux soins sanitaires. »
Le manque de personnel constitue à l’heure actuelle un autre problème grave qui touche le système de la santé publique tchèque. Selon le texte mis en ligne sur le site echo24.cz, cela se traduit par une approche irréfléchie de certains managers qui laissent exercer des médecins, venus notamment d’Ukraine, dont ils ignorent le niveau de qualifiation. Une chose qui était inimaginable il y a quelques années encore.
70 ans depuis l’investiture du premier président communiste Klement Gottwald
Le site echo24.cz a également rappelé que ce jeudi 14 juillet, 70 ans se sont écoulés depuis l’investiture du président Klement Gottwald, événement qui a achevé le Coup de Prague de février 1948. Une occasion de souligner que le quatrième président tchécoslovaque et à la fois premier président communiste de l’ancienne Tchécoslovaquie est responsable de l’évolution politique du pays dans la première moitié des année 1950 marquée par l’arbitraire policier et la terreur judiciaire.Le site idnes.cz a saisi de son côté l’occasion pour remarquer que les cinq années de gouvernement de Gottwald se sont inscrites dans l’histoire tchèque comme l’un de ses chapitres les plus sombres. Klement Gottwald est mort en 1953 à l’âge de 56 ans.
Lorsqu’un média demande à ses lecteurs de le soutenir
Cette semaine, les rédacteurs du journal internet Deník Referendum ont lancé un appel invitant ses lecteurs et ses amis à lui accorder leur soutien. Ils ont par la suite expliqué pourquoi :
« C’est le seul moyen sûr permettant de maintenir et de développer l’espace réservé à un journalisme libre et audacieux dont l’existence est désormais plus importante que jamais. Le nombre de visites quotidiennes du journal Deník Referendum varie autour de quelques milliers de lecteurs. Son équipe reçoit systématiquement beaucoup d’impulsions et de sujets sur lesquels elle voudrait se pencher, ce qu’elle ne peut pourtant pas faire faute de capacités. Créé en 2009, le journal Deník Referendum occupe parmi les médias tchèques une position unique. Il ne dissimule pas ses sympathies à l’égard de la société civique et de la gauche démocratique de type européen, tout en représentant une partie largement acceptée du débat publique tchèque. »Le site du journal Deník Referendum indique en conclusion qu’un journalisme par excellence libre est d’habitude financé par ses lecteurs. Un modèle auquel ont d’ailleurs recours de nombreux médias dans les pays démocratiques développés, car financer une telle forme de journalisme devient une tâche de plus en plus difficile.
Les camions en Tchéquie en manque de places de stationnement
Des milliers de camions en République tchèque peinent à trouver des places de stationnement. Le quotidien Lidové noviny a rapporté à ce sujet :« Depuis déjà de longues années, la Tchéquie est envahie par des camions qui stationnent dans des lieux tout à fait inappropriés. Le problème s’aggrave au gré de la croissance économique et de l’augmentation de commandes proposées aux transporteurs. A l’échelle nationale, il y a quelque 1 000 places de stationnement manquantes, même si quelques nouvaeux espaces ont été récemment aménagés à cette fin. Leur aménagement se déroule tant par la régie de l’Etat que par celle d’investisseurs privés. Par ailleurs, ce sont justement ces derniers que le ministère des Transports souhaite engager davantage dans la solution du problème. Dans un proche avenir, l’édification de places pour près de 500 camions est prévue au bord des principales autoroutes du pays, un chiffre qui est pourtant loin de pouvoir améliorer considérablement la situation. »
Le journal constate que le problème ne touche pas seulement les conducteurs de camions qui risquent d’être pénalisés pour le non respect des temps de conduite et de repos, mais aussi les communes contraintes d’abriter les véhicules contre leur gré.