Cyril Svoboda: "Nous devons parvenir à faire ratifier cette Constitution européenne"

Слева: Министр иностранных дел Цирил Свобода и премьер Владимир Шпидла (Фото: ЧТК)

Le Premier ministre tchèque Vladimir Spidla, après de difficiles négociations achevées in extremis dans la soirée de vendredi à Bruxelles, n'a pas caché sa satisfaction de voir cette Constitution enfin adoptée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. Pour le Premier ministre tchèque, le texte fondamental pourra apporter des changements majeurs.

Cyril Svoboda,  Vladimir Spidla et porte-parole Slavomir Novotny,  photo: CTK
"Mesdames et Messieurs, l'Europe élargie à 25 membres est parvenue à trouver un accord sur le Traité constitutionnel. C'est un grand pas, un immense progrès, qui assure à l'Europe une place importante en tant qu'acteur essentiel dans le monde globalisé tout en sauvegardant les intérêts particuliers de chaque Etat et en renforçant même les positions de pays comme la République tchèque."

Vladimir Spidla, après de difficiles négociations achevées in extremis dans la soirée de vendredi à Bruxelles, n'a pas caché sa satisfaction de voir cette Constitution enfin adoptée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. Pour le Premier ministre tchèque, le texte fondamental pourra apporter des changements majeurs:

"Cette Constitution devra permettre à l'Europe de prendre des décisions. Jusqu'ici, le principe de la majorité absolue ne permettait pas de parvenir à des accords de manière rapide, et parfois ne permettait pas de s'entendre du tout. Le principal changement réside dans le fait que les grands pays ont accepté de pouvoir être mis en minorité, ce qui marque un tournant dans l'histoire des institutions européennes. Cela reste une hypothèse théorique, mais peut réellement se produire: l'Allemagne pourra être mise en minorité, et la France, dont personne ne doute de la fierté, a également approuvé un texte selon lequel elle peut se voir mise en minorité par le seul fait que les pays du Benelux et la RFA votent contre elle. C'est réellement un grand changement, une preuve de la confiance des nations européennes envers un intérêt commun".

Les dirigeants tchèques se sont montrés satisfaits par la version finale du texte. Leurs revendications, en matière de vote au Conseil des ministres et sur le nombre de commissaires, ont été entendues, au moins à court terme. Pour le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, le Traité constitutionnel est un bon compromis pour la République tchèque, et ce même s'il aurait aimé que soit faite référence aux valeurs chrétiennes de l'Europe dans le Préambule:

"Cette signature correspond pour moi au moment le plus important après l'effondrement du régime totalitaire, l'entrée dans l'OTAN et l'entrée dans l'UE. En ce qui concerne l'absence de références aux valeurs chrétiennes, je suis en effet déçu, pas seulement parce que je suis chrétien, mais aussi pour des raisons politiques. Je crois que l'Europe doit définir les valeurs qui sont particulières à l'UE, car il existe quelque part une ligne qui sépare l'UE du reste de l'Europe, l'UE du reste du monde et nous devons définir le processus d'intégration en y posant des limites. C'est la raison pour laquelle nous pensons que l'UE repose sur quatre piliers fondamentaux: la tradition judéo-chrétienne, le rationalisme, la tradition démocratique et le droit romain."

Le Traité Constitutionnel doit à présent être signé par l'ensemble des chefs d'Etat de l'Union européenne. En Tchéquie, c'est au président de la République que revient le droit d'apposer sa signature. Or, pour l'instant, on ne peut pas dire que Vaclav Klaus fasse preuve d'un grand enthousiasme. Il a en effet déjà qualifié de "malheureuse" l'adoption de la première Constitution européenne. D'ici à deux ans, cette Constitution devra être ratifiée par les 25 pays membres, par voie parlementaire ou par voie référendaire. A Prague, on penche plutôt pour la deuxième hypothèse, mais la victoire aux dernières élections européennes du parti fondé par Vaclav Klaus, le parti civique démocrate, connu pour son euroscepticisme, laisse présager une ratification difficile.

Quoiqu'il en soit, Cyril Svoboda, est déjà en campagne pour un "oui" massif:

"Ce texte est un compromis acceptable pour l'ensemble des 25 pays. Nous devons parvenir à faire ratifier ce texte, nous devons réussir à le faire approuver par référendum. Il existe beaucoup de raisons de dire "oui" au résultat auquel nous sommes parvenus."