Un an après : la République tchèque dans une UE qui cherche péniblement à se doter d'une Constitution

Vladimir Spidla et Cyril Svoboda, photo: CTK
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Quelles sont les conséquences de l'élargissement de l'Union européenne ? Tel était le thème d'une conférence qui s'est déroulée ce mercredi au Sénat, organisée conjointement par des organisations tchèques (Ano pro Evropu et AMO) et par la fondation allemande Friedrich Ebert.

Josef Zieleniec,  Vladimir Spidla et Jacques Rupnik,  photo: CTK
« Je ne suis ni optimiste ni pessimiste, je suis déterminé. » C'est avec cette citation de Jean Monnet que le commissaire européen aux Affaires sociales Vladimir Spidla a ouvert cette conférence sur la première année de la République tchèque dans l'UE.

Plusieurs politiciens de haut rang et des spécialistes de politique internationale se sont succédés au micro pour prendre la parole et exposé leur point de vue. Parmi eux notamment, le ministre danois de l'Agriculture, l'eurodéputé tchèque Josef Zieleniec, ou encore le politologue français Jacques Rupnik.

Dans un français qu'il a amélioré depuis qu'il est à Bruxelles, Vladimir Spidla a expliqué au micro de Radio Prague que le bilan après un an d'adhésion à l'Europe devait être dressé avec précaution :

« Ce n'est pas un exercice difficile, mais c'est un exercice important qui est naturellement un peu compliqué parce qu'une année ce n'est pas beaucoup, et pas assez pour bien examiner les conséquences de l'adhésion »

A Bruxelles, quelles sont les questions qu'on vous pose le plus souvent concernant la République tchèque ?

« En général, ce sont des questions qui concernent la position du pays dans l'UE ; il y a aussi quelques conséquences de la situation interne... »

Vous les ressentez à Bruxelles ces conséquences de la situation interne ?

« Non, comme dans tout système démocratique il y a toujours quelques petits problèmes. Il y a par exemple le cas des élections portugaises ou la situation instable du gouvernement polonais. Naturellement, plus de stabilité serait bien pour notre pays, mais ce sont des problèmes qui sont dans le cadre politique démocratique, donc sans véritable influence. »

Cette conférence vous sert également à promouvoir la Constitution européenne, dans un contexte particulier puisque le président tchèque est le seul chef de l'Etat a faire activement campagne pour le « non » ?

« Oui, cette conférence a pour objectif de faire cette promotion et je crois que c'est bien. La Constitution est un objectif majeur, il y a beaucoup de discussions autour de ce texte, ici comme dans les autres pays européens.»

Cyril Svoboda, le ministre des Affaires étrangères, a profité de cette conférence pour confirmer qu'il était partisan d'une ratification de la Constituion par le Parlement et non par référendum, avant de s'en prendre aux adversaires du texte:

Vladimir Spidla et Cyril Svoboda,  photo: CTK
« La Constitution européenne est seulement un instrument. Lorsque j'écoute les débats sur ce texte et en particulier les arguments des adversaires de ce texte, je dis clairement que le conflit ne porte pas sur le traité constitutionnel, mais sur deux choses fondamentales : l'intégration et l'élargissement. L'influence de notre pays sur les décisions de l'UE est essentielle. Je pourrais citer plusieurs exemples dont notre position vis-à-vis de Cuba ou nos propositions sur le Proche-Orient, comme celle de faire inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes. En résumé, nous avons eu du courage au début, nous devons en avoir maintenant. Et au proverbe tchèque selon lequel "celui qui a peur ne va pas dans les bois" j'ajouterais "et celui qui a peur dit non à la Constitution européenne". »

Rappelons que la République tchèque reste le seul pays de l'UE à ne pas avoir encore déterminé de quelle manière ratifier - ou rejeter - la Constitution. La seule fois que les Tchèques ont été appelés à se prononcer par référendum depuis la chute du communisme, c'était justement sur l'adhésion de leur pays à l'Union européenne, et le « oui » l'avait alors très largement emporté.