De nombreuses commémorations partout en République tchèque 70 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale
Comme ailleurs dans le monde, en République tchèque aussi, on célèbre dignement ces jours-ci le 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. A Ostrava et Plzeň, les fêtes de la libération ont été lancées dès jeudi et vendredi derniers. Et à Prague, de nombreux événements sont également prévus dans les jours qui viennent. Tour d’horizon.
« Le moment le plus fort que j’ai vécu, c’est quand nous sommes arrivés à Holyšov et que nous avons libéré une seconde fois le camp de prisonniers qui s’y trouvait. »
Ces deux vétérans belges, engagés volontaires après la libération de leur pays auprès des forces armées américaines, ont aidé, il y a 70 ans de cela, à libérer la ville de Plzeň et ses alentours. Malgré leur âge avancé, tous deux sont bien présents ces jours-ci dans la cité de Bohême de l’Ouest pour honorer la mémoire de leurs camarades tombés au combat et célébrer avec les habitants la liberté retrouvée des Tchèques, après sept ans d’occupation nazie.
A Plzeň, où se sont arrêtées les armées du général Patton, le reste du pays étant finalement libéré par les troupes soviétiques, ces célébrations ont été lancées en grandes pompes vendredi 1er mai. La reconstitution des combats, les concerts, l’inauguration du mémorial dédié au célèbre général américain et les autres événements spéciaux organisés pour ce 70e anniversaire ont un goût tout-à-fait particulier pour les habitants qui, sous le communisme, n’ont jamais pu célébrer la libération de leur ville par l’armée américaine, devenue ennemi juré.D’ailleurs, Radio Prague sera à Plzeň mardi, pour une émission spéciale en direct de la place centrale : nous vous ferons revivre la libération de la ville qui s’est déroulée le 6 mai 1945.
A Ostrava aussi, on a célébré la Libération jeudi dernier. Toutefois, à la différence de Plzeň, la ville minière du nord-est de la Moravie a, elle, accueilli, le 30 avril 1945, les armées du 4e front ukrainien et les unités tchécoslovaques venues de l’Est. La bataille d’Ostrava a été la plus dure opération militaire menée sur le territoire de la Tchécoslovaquie. C’est en présence du Premier ministre Bohuslav Sobotka, avec un défilé militaire et une reconstitution des combats, qu’Ostrava a commémoré les 24 000 soldats tombés pour sa libération et les 1 500 civils morts pendant les combats.« Praguois, défendez chaque arpent de terre du pays, défendez les barricades, les Allemands ne prendront pas la ville de Prague ! »
C’est par un message émis depuis la Radio tchécoslovaque qu’a été lancé, le 5 mai 1945, l’appel au soulèvement de Prague. Aujourd’hui, on estime à près de 3 000 le nombre de personnes tombées dans ce qui a été la plus importante insurrection armée du peuple tchèque sous le Protectorat de Bohême-Moravie. Si, partout dans la ville de Prague, on peut voir sur les murs des maisons des petites plaques rappelant les noms de ceux qui ont donné leur vie pour chasser l’armée nazie, certaines restent néanmoins sans nom : plus de 300 combattants sont encore anonymes. Les historiens s’efforcent donc de retrouver leur identité afin d’honorer leur mémoire, même 70 ans après. Jindřich Marek, de l’Institut d’histoire militaire à Prague :« Le nombre de victimes montre bien la brutalité des nazis qui ont combattu jusqu’à la dernière minute et ont cherché à se venger. »
La Radio tchèque se souviendra aussi, ce mardi, à partir de 12h30, des Praguois tombés pour sa défense : une nouvelle plaque commémorative comportant 170 noms sera dévoilée, soit 81 de plus que sur la plaque qui existait jusqu’à présent. Une cérémonie du souvenir rendra hommage aux libérateurs de Prague, devant l’entrée principale de la radio. Une exposition de photographies inédites de la fin de la Deuxième Guerre mondiale se tient également pendant tout le mois de mai dans la galerie d’exposition souterraine de la radio.Enfin, la Radio tchèque organise un concert à partir de 20 heures sur la place de la Vieille-Ville qui sera suivi, à partir de 21h15, d’un mapping vidéo retraçant les combats et l’histoire d’un héros de la Deuxième Guerre mondiale.