Démission du ministre de l'Environnement

Jan Dusík, photo: CTK

Le ministre tchèque de l'Environnement Jan Dusík a annoncé jeudi à Prague sa démission, en raison d'un différend avec le Premier ministre sur la modernisation de la centrale thermique située dans le nord-ouest de la Bohême.

La centrale électrique de Prunéřov,  photo: Petr Štefek,  Wikimedia
« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » : on ne sait pas si Jan Dusík connaît cette célèbre phrase lancée par le Français Jean-Pierre Chevènement, mais en tout cas il a choisi de ne pas la fermer et de démissionner. Raison invoquée : le projet de rénovation par le groupe ČEZ de sa centrale électrique au charbon de Prunéřov II, située à proximité de la ville de Kadaň et de la frontière allemande. Le ministre de l’Environnement voulait que ce projet soit retravaillé pour atténuer son impact sur l’environnement, sur la base d’une étude indépendante réalisée par une organisation norvégienne.

Jan Dusík: « Quand j’ai proposé cela au Premier ministre, il m’a dit qu’il n’y avait plus de temps et que la décision devait être prise tout de suite. Ce que ma conscience m’empêche de faire. C’est la raison pour laquelle je démissionne. »

Jan Dusík,  photo: CTK
Jan Dusík avait été nommé au gouvernement par le parti des Verts, dont le chef Ondřej Liška s’est publiquement étonné de l’attitude du Premier ministre Jan Fischer sur cette question qui touche la plus importante société du pays et de la région.

Cette centrale thermique de Prunéřov est un sujet dont on parle beaucoup ces derniers temps. Au début de l’année, ce sont les Etats fédérés de Micronésie, menacés par l’élévation du niveau de la mer, qui ont créé un précédent diplomatique en adressant à ce même Jan Dusík une lettre dans laquelle ils s’inquiétaient officiellement de la quantité d’émissions de CO2 émises par la centrale tchèque. Selon Greenpeace, elle occupe la 18e position sur la liste des plus grands émetteurs de CO2 en Europe.

Le président de la République a accepté vendredi midi la démission du ministre. Son successeur ne sera connu qu’après une rencontre prévue entre le chef du gouvernement Jan Fischer et la direction du Parti des Verts.