La Micronésie demande à la Tchéquie de pouvoir se prononcer sur la centrale de Prunéřov
Les îles de faible altitude qui composent la Micronésie se disent réellement menacées par la montée des eaux des océans. Pour cette raison, elles ont adressé une lettre au ministère tchèque de l’Environnement lui demandant d’être invitée à la procédure d’adoption de l’élargissement de la centrale thermique de Prunéřov, dans le nord de la Bohême, citée parmi les plus «gros pollueurs.»
Une demande pareille a déjà été dans le passé adressée à la Tchéquie par des ONG d’Autriche et d’Allemagne, mais jamais encore par un Etat aussi lointain à l’autre coin du globe. Selon l’envoyé spécial de la Radio tchèque à la conférence sur le climat à Copenhague, le ministre de l’Environnement de Micronésie s’est dit très préoccupé, en déclarant refuser l’idée que le pays de ses ancêtres disparaisse en raison des problèmes dont il n’assume aucune responsabilité.
Le postulat des atolls de l’océan Pacifique menacés de disparition à la suite du réchauffement climatique est que les Etats industriels introduisent des limites plus sévères des émissions de gaz à effet de serre, et donc aussi les technologies plus pures. La réponse du ministre de l’Environnement Jan Dusík, présent à Copenhague, est que la demande de Micronésie est arrivée trop tard, après la clôture de la procédure d’approbation, ce qui ne change rien, selon lui, sur les analyses des limites des émissions de CO2 systématiquement réalisées:
« Nous reconnaissons l’impact des centrales sur le climat, nous reconnaissons l’impact du réchauffement climatique sur ces pays, mais nous sommes convaincus de notre capacité de tenir compte de ces faits, sans la participation de ces pays. »
D’après le chef du département pour les problèmes du réchauffement climatique, Pavel Zámyslický, le rendement prévu de la centrale de Prunéřov ne représente que deux centièmes du volume des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de ce fait il n’est point sûr que cette centrale au centre de l’Europe puisse influer sur le climat des îles éloignées de l’Océan pacifique.
Il n’en reste pas mois que le projet de reconstruction de la centrale de Prunéřov a ses fermes opposants dans les rangs des mouvements écologiques tchèques comme Arnika et il est aussi vivement critiqué par Greenpeace. D’après le militant de Greenpeace, Jan Rovenský, la centrale de Prunéřov occupe la 18e position à l’échelle des plus grandes sources d’émissions d’oxyde de carbone en Europe. Toujours selon Rovenský, la société énergétique tchèque ČEZ, le principal investisseur de la modernisation, a refusé de doter la centrale des technologies les plus propres actuellement accessibles et de ce fait, Greenpeace va demander son arrêt.La revendication du ministère de l’Environnement était que le rendement de la centrale, après sa modernisation, augmente des 38% actuels à 42%. En revanche, une étude réalisée par les experts des Hautes Etudes Techniques /ČVUT/ a confirmé que la technologie qui sera employée lors de la modernisation de la centrale de Prunéřov représente la variante la plus propre qui existe, en ce moment, et une modernisation rapide permettra d’arrêter les blocs vétustes.