Déroulement calme des manifestations dans Prague dépeuplée

Manifestations à Prague

Il n'en était rien, ce week-end, des scénarios dramatiques prévoyant des accrochages violents à Prague, à l'occasion des assises du FMI et de la BM. Il n'en était rien, de la plupart des manifestations annoncées d'opposants antimondialisation. Celles qui ont eu lieu, samedi et dimanche, dans la capitale tchèque, ont eu un déroulement calme, à une exception près: un heurt d'anarchistes et de skinheads. La police ne devait pas intervenir. Jaroslava Gissubelova résume:

Des semaines et des mois à l'avance, la population de Prague était préparée à un scénario catastrophique pour les journées des assises du FMI et de la BM: des accrochages sanglants, des bouteilles du cocktail Molotov, des blocages, des magasins fermés, des hôpitaux n'accueillant que des blessés. Des dizaines de milliers de Pragois ont, en effet, quitté la ville. Ainsi, l'image de Prague de ces derniers jours a été parfois bien absurde: la police sur le pied de guerre dans les rues dépeuplées. Au total deux mille et demi de policiers, assistés d'agents de services de sécurité, mais qui n'ont, manifestement, rien à faire. La direction de police de Prague a confirmé que la plupart des manifestations annoncées contre les activités du FMI et de la BM n'avait pas eu lieu. Quant aux manifestations de samedi, les premiers à se rassembler, vers midi, ont été des anarchistes. Au nombre d'environ 500, ils ont marché de la place de la Paix vers le centre-ville. A la gare Wilson, quelque 30 anarchistes se sont attaqués à des skinheads. C'était le seul incident de ce week-end à Prague. Il a fait un blessé léger. Les plus nombreux à manifester ont été des communistes. Quelque 1500 personnes rassemblées sous les drapeaux rouges et sous les mots d'ordre: Exproprions le capital, Honte au FMI et à la BM. De Tesnov, les communistes ont voulu continuer jusqu'au Centre des congrès, mais leur marche conduite par le député communiste, Miroslav Ransdorf, n'a pas été autorisée. La journée de dimanche a commencé sous le signe d'une marche paisible pour l'annulation de la dette aux pays les plus pauvres organisée par les groupes chrétiens de l'Initiative Jubilé 2000. Un millier de personnes réunies sur l'initiative du mouvement INPEG - Initiative contre la mondialisation économique, ont manifesté un soutien à quatre Italiens que la police des frontières avait refoulés en Autriche puisque leurs noms figurent sur la liste de militants d'extrême-gauche fichés. En signe de solidarité avec eux, d'autres plus de 500 activistes, en majorité des Italiens, venus en train spécial de Rome, ont bloqué pendant 17 heures son départ à Prague. Ils ont même allumé un feu sur les rails. Lundi, vers 2 heures du matin, le train est finalement arrivé à Prague. Tard dans la nuit de dimanche à lundi s'est terminée, en calme et sans intervention de la police, une manifestation d'environ 150 opposants du F.M.I., devant l'ambassade d'Espagne à Prague. La plus grande action des contestataires est attendue mardi: dans le cadre de la journée mondiale contre le capitalisme, les activistes veulent bloquer les banquiers au Centre des congrès.