Des artistes tchèques crient haro sur les tabloïds

Une vingtaine d’artistes tchèques a décidé de partir en campagne contre les tabloïds. Initiée par l’écrivain Michal Viewegh et le comédien Marek Vašut, la pétition entend protester contre les pratiques de la presse à scandale.

Blesk est sans doute la feuille de chou la plus connue du genre... Papier cheap, inévitable pin-up tout aussi bas de gamme et bien sûr des titres racoleurs sur l’infidélité de telle starlette ou la maladie incurable miraculeusement guérie d’une autre. Mais Blesk n’est évidemment pas le seul, et c’est contre le genre même du tabloïd que s’attaque la pétition.

Pour les signataires, « la presse à scandale dans le monde est tout aussi stupide, vulgaire, cynique et indélicate que la tchèque (...). Mais au moins, ailleurs dans le monde les personnes célèbres obtiennent parfois gain de cause au tribunal » créant un précédent. Pour les initiateurs de la pétition, en République tchèque, c’est précisément l’inverse.

Dans une interview ce lundi au quotidien Lidové noviny, l’écrivain Michal Viewegh explique que lui-même est depuis des années en procès mais que les patrons de ces journaux à scandales se fichent des verdicts comme d’une guigne. Et pour cause, les sommes dues en dommages et intérêts s’avèrent ridicules par rapport aux marges réalisées sur la vente des tabloïds.

D’ailleurs, la pétition semble pour l’heure avoir laissé les patrons de ces canards de marbre... Tout au plus, estiment-ils qu’il s’agit d’un « geste théâtral ».

Michal Viewegh et Marek Vašut ne sont pas les premières personnalités à se défendre face à la presse à scandale. En 2001, le magazine Super avait été traîné devant les tribunaux pour diffamation par Libuse Safrankova et Josef Abrhám, deux comédiens appréciés du public et discrets sur leur vie privée. Soutenu par l’opinion publique, le procès en diffamation avait alors indirectement provoqué la fin du tabloïd.