Des frais de scolarité injustifiés dans le collimateur des associations étudiantes
La contestation monte dans les rangs des étudiants tchèques. Des associations accusent certaines des plus grandes universités du pays d’abus récurrents dans la gestion de leurs frais de scolarité. Le constat ne date pas d’hier, mais la situation tarde à se régulariser.
C’est en tout cas ce que réaffirment régulièrement des organisations étudiantes, lequelles ont publié le 25 février dernier un nouveau communiqué listant les facturations suspectes rapportées par les élèves.
Pour Miroslav Jašurek, président de la Chambre étudiante du Conseil des écoles supérieures, l’opacité des procédures de perception de ces frais permet de contourner plus facilement la loi :
« La plupart de ces frais ne sont pas fixés par les règlements internes des écoles, qui seraient discutés aux conseils d’administration de ces universités et enregistrés au ministère, mais sont décidés unilatéralement par le doyen, ou le recteur, ou par des directives. »Dans leur collimateur, quatorze des plus grandes universités publiques du pays, dont plusieurs à Prague. Celle de Hradec Králové, en Bohême de l’Est, cristallise la contestation. Elle est citée comme exemple des pratiques les plus courantes : les témoignages d’étudiants ayant dû mettre la main à la poche pour obtenir leur diplôme se multiplient.
Surtout, c’est en tarifant toute une série de petits services que l’université tire profit de ses élèves : en cas de retard dans les démarches, de rattrapage, ou pour connaître les sujets des années précédentes, ils sont appelés à sortir leur portefeuille et débourser des sommes le plus souvent modestes mais dont la légalité est discutable.
De leur côté, les écoles supérieures rejettent les accusations dont elles sont la cible. Václav Havlíček est le recteur de l’Université technique tchèque à Prague (ČVUT), l’une des écoles visées par les organisations étudiantes. Sollicité par les médias, il défend la politique financière de son université et nie tout abus dans la gestion de ces fameux frais supplémentaires demandés aux étudiants :« Ces frais sont utilisés dans des situations exceptionnelles, comme pour la demande de certifications particulières en anglais, ou des requêtes similaires. Mais pour toutes les choses qui concernent directement les études, nous n’en demandons pas. »
Ce n’est pourtant pas exactement l’avis que partage le ministère de l’Education. Alerté par le mouvement étudiant, il a admis que certaines facturations étaient vraisemblablement illégales, et assuré à leurs représentants que le sujet serait mis sur la table lors de discussions avec les directions des universités.
Ce même ministère évoquait l’année dernière encore la possibilité d’introduire des frais de scolarité et d’inscription dans l’enseignement supérieur public. Dans un contexte d’austérité budgétaire, il est probable que cette idée n’ait pas été définitivement écartée. Mais le gouvernement s’attèle pour l’instant à la lutte contre de tels frais perçus à son insu par les universités.