Des médecins privés préparent une protestation générale

Photo: CTK

La situation tendue entre des médecins privés d'une part, et le ministre de la Santé publique, David Rath, de l'autre, ne se calme pas, au contraire. Vendredi dernier, plus de 8000 médecins ont protesté à Prague contre sa politique. Une protestation générale est annoncée pour le mois de mai prochain.

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Tout d'abord, il faut préciser qu'une partie seulement des médecins s'oppose à la politique du ministre Rath : parmi les mécontents, il y a avant tout des médecins privés, praticiens aussi bien que spécialistes, des dentistes, des pharmaciens, ainsi qu'une partie des petits hôpitaux. De l'autre côté, il y a des grands hôpitaux publics dirigés par le ministère. David Rath bénéficie également de l'appui de l'Ordre des médecins et du Syndicat des médecins.

De quoi s'agit-il dans ce conflit ? Les médecins mécontents protestent surtout contre la loi sur les hôpitaux dits « non lucratifs », donc publics, que le ministre a soumis à l'adoption du parlement. Si, selon le ministre, c'est un moyen d'économiser l'argent versé par l'Etat à ces hôpitaux, les opposants y voit une tentative de centraliser le système de la santé publique. Une autre critique vise la norme par laquelle le ministre Rath cherche, selon ses adversaires, à s'assurer un contrôle sur la caisse d'assurance-maladie générale, la VZP. Or l'argument du ministre est tout autre : depuis sa prise de fonctions, la dette de la VZP a baissé de plus de 11 milliards de couronnes, à 7,5 milliards actuellement.

L'intention d'organiser une protestation générale a été annoncée dimanche par le chef de l'Ordre des stomatologues, Jiri Pekarek. Elle aurait lieu au cas où les revendications des médecins ne seraient pas entendues. La revendication ultime est la démission du ministre. Pour cela, les médecins grévistes ont déjà recueilli près de 100 000 signatures sur leur pétition. On écoute Jiri Pekarek :

Le ministre de la Santé publique David Rath,  photo: CTK
« Tant que le ministre ne révisera pas sa politique, nous continuerons nos protestations et il est possible qu'une grève générale ait lieu en mai prochain, mais je ne veux pas en dire davantage maintenatn sur nos plans. »

Quant au ministre Rath, il refuse de céder à la pression :

« Je compte à 100% sur une protestation générale d'une partie des médecins. En automne dernier, je savais déjà qu'une manifestation allait avoir lieu au mois de février. Je trouve toutefois assez malheureux que le Parti civique démocrate fasse de ces protestations une partie de sa campagne électorale, c'est-à-dire qu'il répande une panique à propos de la fermeture de cabinets parmi les citoyens. »

Un autre problème auquel le ministre fait face : la dette des hôpitaux dépassant deux milliards de couronnes et à cause de laquelle l'approvisionnement en médicaments a été suspendu. Le ministre voudrait désendetter les hôpitaux universitaires relevant de la direction du ministère. Pour ce qui est de l'arrêt des livraisons de médicaments, annoncé après la société de distribution AVEL par une autre firme, Pharmos, David Rath les a accusées d'un accord de cartel et est prêt à porter plainte contre elles.