Deverova chyba : des lignes de basse en première ligne
Non ce n’est pas la faute à Voltaire mais la Faute à Dever ! Car oui, tel est précisément le nom du groupe de musique qui nous accompagnera dans notre nouvelle émission du dimanche en musique : Deverova chyba. Ce trio de musiciens, appartenant à la très large famille du rock alternatif tchèque, a la particularité de n’avoir en son sein aucune guitare électrique, en se suffisant tout simplement à lui-même avec deux basses et une batterie. Passant par de multiples genres, comme le punk, le hardcore ou aussi une musique plus alternative, c’est bien l’orchestration de ces trois instruments qui crée l’originalité du groupe.
Deverova chyba, un trio issu de la scène prolifique de Tábor
Le groupe Deverova chyba appartient à ce que l’on peut appeler « la scène musicale de Tábor », cette ville du sud de la République tchèque, qui a vu naître des dizaines de groupes de musique de genres variés, comme, entre autres, le groupe de blues Černý mosty, le groupe C ou le duo Kalle (récompensé du prix Anděl en 2015 dans la catégorie « musique alternative »). Formé en 1997, le groupe Deverova chyba fait aussi partie de ces groupes très « do-it-yourself », car ses deux premiers albums, que nous sommes en train d’écouter, ont vu le jour sous leur propre label Free Dimension Records. Il s’agit de Doforoty (2001), qui peut être traduit par En réserve, et Do stran (2003), soit Vers les côtés, deux albums qui récoltent un grand succès auprès du public. Et si la parution du troisième album Club 59 (2006) est confiée à un autre label indépendant, Silver Rocket, il n’en reste pas moins que ces trois albums de Deverova chyba sont nommés tour à tour au prix Anděl dans la catégorie « musique alternative ». Même si les musiciens, Tomáš Cílek (voix et basses), Bedrič (basse) et Milhaus (batterie) n’obtiennent pas de prix, ils participeront, entre temps et par la suite, à la parution d’albums en compagnie d’autres groupes, comme Sabot ou le groupe français Dupek.
« France – Suisse
Deux – Zéro
En hockey
Personne ne s’attendait à un tel résultat »
Rythmes, contretemps, deux basses, une batterie et une voix
La musique de Deverova chyba se caractérise par le mélange inédit d’une salve de deux basses et du battement précis des percussions, enrichi par des textes méticuleusement construits et chantés par la seule voix d’un des deux bassistes. Et c’est précisément cette formation peu conventionnelle qui fait la force de la musique étonnante que nous sommes en train d’écouter et qui fait qu’on l’a reconnaît facilement.Le groupe a notamment effectué six tournées européennes, en passant entre autres par la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne ou la Pologne. Et c’est précisément à Strasbourg, que Deverova chyba s’est produit pour la première fois aux côtés du groupe canadien NoMeansNo, qu’il a par la suite retrouvé dans la ville de Brno en 2007.
Dans Deverova chyba, rien n’est joué de manière superficielle, rien n’est laissé au hasard, tout est extrêmement bien pensé et repensé, et toujours dans une simplicité flagrante. Et c’est peut-être pour cela que l’on ne dit pas pour rien à propos du groupe que « ce sont les plus grands punks, qui ne jouent pas du punk. »
« La nuit pointe vers le petit matin
Du moins je le pense
L’esprit ne peut qu’être content que les mots vont se coucher
Il est nécessaire de tout laisser s’apaiser
C’est quand j’inventerais quelque chose
Que je pourrais peut-être plaire »