Directive sur les travailleurs détachés : les entreprises tchèques opposées au « compromis »
Alors que le compromis trouvé au sujet du durcissement des règles de la directive européenne relative aux travailleurs détachés est un « succès » pour le gouvernement tchèque, les entreprises tchèques s’opposent à cette mesure qu’elles jugent comme une « régulation qui menace des projets de longue durée ».
Grâce aux négociations, la révision qui durcit les règles actuelles, ne concernera pas le secteur du transport routier qui continuera à fonctionner selon l’ancienne version de la directive, et n’entrera pas en application avant 2022, après une période de transition de quatre ans.
Un « compromis réussi », d’après la ministre tchèque du Travail, la sociale-démocrate Michalea Marksová, qui est toutefois vivement critiqué par les entreprises tchèques, et ce bien que la directive touche seulement quelque milliers de travailleurs tchèques et que son impact sur l’économie tchèque soit négligeable.
Pour le président de l’Union de l’industrie et des transports, Jaroslav Hanák, il ne s’agit de rien d’autre que d’une sévère régulation. « La réglementation touchera notamment des fournisseurs de services (avant tout dans le secteur des technologies de l’information) qui représentent un avenir important du marché européen unique. Elle limitera aussi la circulation des experts et menace ainsi des projets de longue durée », a expliqué le chef de cette organisation patronale.
La République tchèque serait le seul pays parmi les nouveaux Etats membres de l’UE à accueillir davantage de travailleurs détachés sur son sol qu’à en envoyer. En 2014, les entreprises tchèques aurait accueilli 17 200 travailleurs détachés étrangers, contre seulement 10 400 travailleurs détachés envoyés vers d’autres Etats. La plupart des travailleurs détachés tchèques sont envoyés en Allemagne, en Autriche, en Slovaquie et en France, selon un rapport présenté récemment par le gouvernement tchèque.