Les travailleurs immigrés envoient dans leurs pays de plus en plus d’argent de République tchèque
Le volume d’argent que les travailleurs étrangers envoient de République tchèque dans leurs pays d’origine a fortement augmenté ces dernières années. Selon les données de l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), 47,6 milliards de couronnes (près de 1,85 milliard d’euros) de fonds ont ainsi été transférés à l’extérieur des frontières en 2017, soit un montant total en hausse de près de 15 % par rapport à 2016.
Le nombre d’étrangers vivant officiellement en République tchèque augmente régulièrement ; d’un tiers en l’espace de dix ans et même du double depuis l’adhésion du pays à l’UE en 2004. Le faible taux de chômage et les conditions de vie favorables attirent ces immigrés qui sont les bienvenus et dont plus de la moitié possèdent une carte de résident permanent. Indispensables pour faire tourner une économie tchèque dont la croissance est menacée par la pénurie de main-d’œuvre, ceux-ci, toujours selon les chiffres portant sur l’année 2017 du ministère de l’Intérieur, étaient majoritairement ukrainiens (118 000) et slovaques (111 000), aussi vietnamiens (près de 60 000) puis européens, ressortissants issus de plus ou moins tous les pays membres de l’Union européenne, parmi lesquels quelque 3 800 Français.
Le montant total de ces transferts d’argent à l’étranger par les travailleurs immigrés a correspondu en 2017 à peu de choses près à celui d’avant la crise économique internationale en 2008. Actuellement, le nombre de personnes sans emploi en République tchèque est le plus faible de ces vingt-et-une dernières années et le nombre d’emplois vacants a atteint un seuil record.
Inversement, les travailleurs expatriés tchèques ont envoyé en 2007 une somme totale record de 83,8 milliards de couronnes (3,2 milliards d’euros). Ce chiffre est en augmentation constante depuis 2008. Cette tendance s’explique par le nombre grandissant de Tchèques très qualifiés et diplômés de l’enseignement supérieur qui sont employés à l’étranger. L’Allemagne (38,7 milliards de couronnes – près de 1,5 milliard d’euros) et l’Autriche (14 milliards de couronnes – 540 millions d’euros), dont les marchés du travail se sont ouverts aux travailleurs tchèques en 2011, et le Royaume-Uni sont les trois pays qui arrivent en tête de ce classement.
Environ 90 % de l’argent qui est envoyé par les travailleurs expatriés tchèques provient des pays membres de l’UE, le reste des Etats-Unis et des autres pays. Cette somme totale ne représente qu’un peu moins de 2 % du produit intérieur brut de la République tchèque. Inversement, deux tiers de l’argent qui sort de République tchèque en direction des pays d’origine des travailleurs immigrés, est transféré vers des pays non membres de l’UE. Dans le cas de l’Ukraine, selon les données de la Banque mondiale, cet argent envoyé par ses travailleurs expatriés représente jusqu’à 10 % de son PIB.