Disculpation de l'éditeur de Mein Kampf en tchèque

Michal Zitko, photo: CTK
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Cinq années après sa première condamnation, l'éditeur qui avait publié Mein Kampf de Adold Hitler, en langue tchèque, vient d'être disculpé par la Cour suprême.

Michal Zitko,  photo: CTK
L'éditeur Michal Zitko a publié Mein Kampf à un tirage de 106 000 exemplaires. Il en a vendu dans les 90 000, le reste ayant été confisqué par la police. Poursuivi en justice pour propagation d'une idéologie raciste et incitant au racisme, Michal Zitko, après des comparutions devant plusieurs tribunaux, s'en est tiré avec une condamnation à trois ans de prison avec sursis. L'éditeur n'a pas abandonné et a fait appel. La Cour suprême de la République tchèque a annulé tous les verdicts précédents. Elle a décidé que la publication de Mein Kampf en tchèque était, certes, contraire à la bonne morale, mais que cela ne représentait pas un acte criminel ou un délit. Michal Zitko ne s'est pas rendu coupable de soutien ou de propagation du nazisme ou du racisme. Ce verdict est tombé cinq ans après la parution du livre. Fin d'un calvaire judicaire pour l'éditeur qui, bien que satisfait de la décision de la Cour suprême, ne cachait pas à la sortie du tribunal qu'il était prêt à s'en remettre à la Cour de Strasbourg :

« Cette décision est des plus satisfaisantes pour moi, surtout après cinq années d'attente. Nous étions persuadés que cela se terminerait ainsi, depuis le début, que ce soit en République tchèque ou ailleurs. Je suis heureux que l'affaire se soit terminée en Tchéquie ».

La Cour suprême a décidé que la publication de Mein Kampf aurait pu être qualifiée d'acte criminel, dans le cas où l'éditeur ce faisant, aurait manifesté la volonté de propager un mouvement nazi ou néonazi. Il s'est avéré que Michal Zitka n'avait pas cette intention et qu'il n'était lié à aucun mouvement nazi, la publication de Mein Kampf faisant partie d'une édition intitulée « Les livres qui ont changé le monde », dont les écrits de Lénine, par exemple, font aussi partie. L'avocat de Zitko, Tomas Sokol, est heureux que la cour ait reconnu la majorité de ses arguments, pourtant, sur un fait les deux parties ne sont pas d'accord : la Cour suprême est persuadée que Mein Kampf pourrait être un livre dangereux, dans le cas où il serait publié par un sympathisant du nazisme ou néonazisme, car c'est un livre profondément raciste, enseignant le refus des valeurs démocratiques. Pour l'avocat Tomas Sokol et son client, le livre de Hitler est vieux de quatre-vingts ans, il a été écrit à une toute autre époque, et il ne possède plus le pouvoir qu'il avait. En dépit de l'intérêt pour Mein Kampf, l'éditeur ne publiera plus ce livre car, d'ailleurs, les droits d'auteur appartiennent désormais à la Bavière.