Ecoles : un retour timide en classe pour les élèves du primaire
Après plusieurs mois d’école en ligne, une partie des élèves de l’enseignement primaire a repris le chemin de l’école ce lundi. Ce retour est conditionné à l’organisation, deux fois par semaine, de tests antigéniques. Les directeurs évoquent « la plus grande opération logistique jamais organisée dans les établissements scolaires ».
Les autotests permettant de détecter le Covid-19 ont donc débarqué dans les écoles tchèques. Ces tests non-invasifs via un prélèvement nasal antérieur doivent être effectués deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, par les élèves eux-mêmes. Si certains parents critiquent l’introduction de ce dispositif dans les écoles, d’autres se montrent au contraire coopératifs, comme le confirme Zdeňka Vašíčková, directrice d’une école primaire de Karlovy Vary :
« Dans notre école, un groupe de parents bénévoles nous aide à surveiller si les enfants, surtout les plus petits, effectuent leur test correctement. Ces parents se recrutent surtout parmi les infirmières et les sapeurs-pompiers. On voit tout de suite leur professionnalisme : ils savent comment approcher les enfants, comment les rassurer. Je leur suis très reconnaissante. »
Plus précisément, les élèves de grande section de maternelle sont retournés à l’école ce lundi, après une absence longue de plus d’un mois. Les élèves des classes de primaire (du CP au CM2) ont également retrouvé les bancs de l’école. La plupart d’entre eux n’ont pas suivi d’enseignement en présentiel depuis le mois d’octobre. Ce retour ne signifie pas pour autant l’abandon total de l’école à distance : les élèves suivront un système de rotation de classes, qui combine une semaine de cours en présentiel et une semaine d’école en ligne.
Ce même système devrait permettre le retour à l’école des élèves des collèges et des lycées, mais dans ce cas, aucune date n’a encore été annoncée.
Dans la plupart des établissements scolaires, ce premier jour de tests s’est déroulé sans problèmes. L’opération représente toutefois un défi aussi bien pour les enseignants que pour les parents : il a fallu préparer les classes destinées à l’isolement des élèves testés positifs, organiser les auto-prélèvements, complètement repenser l’emploi du temps qui doit désormais permettre la rotation des classes. Les parents, quant à eux, doivent se préparer à l’éventualité de la mise en quarantaine de la classe de leur enfant : pour cela, ils doivent attendre l’annonce des résultats des prélèvements matinaux avant de se rendre au travail…
Face à cette situation inédite, les pédagogues proposent leurs propres solutions et initiatives : « Nous avons inclus le dépistage dans les cours : nous avons dit aux enfants que c’était leur propre essai de laboratoire. Notre but est que les enfants soient autonomes et apprennent par là quelque chose de nouveau », a dit le directeur d’une école primaire d’Opava à l’agence de presse ČTK. A Prague, deux conseillers municipaux proposent d’introduire dans les écoles de la capitale des tests basés sur la technique de « pooling », qui consiste à tester un mélange d’échantillons et permettrait le retour plus rapide de tous les enfants à l’école.
Les directeurs des écoles, dans leur ensemble, militent pour une vaccination plus rapide des personnels pédagogiques, qui font ici partie du groupe prioritaire pour être vaccinés contre le Covid-19 : selon les données publiées récemment par le ministère de la Santé, sur les 215 000 enseignants et autres employés des établissements scolaires inscrits pour la vaccination, 95 000 sont toujours en la liste d’attente.