Election présidentielle : passage au suffrage universel direct?
Les trois partis de la coalition au pouvoir et le Parti social-démocrate (ČSSD), principale formation de l’opposition, se sont réunis, jeudi, pour discuter d’un changement du mode de scrutin pour la prochaine élection du président de la République. Jusqu’à présent, le chef de l’Etat a toujours été élu par les députés et les sénateurs. Les forces politiques en présence se sont mises d’accord sur une élection au suffrage universel direct. Le prochain président tchèque pourrait donc être élu directement par les citoyens.
Les politiciens réunis jeudi souhaitent remettre en cause certains pouvoirs du président. Ils discutent d’une éventuelle révocation de son immunité, car à l’heure actuelle il jouit d’une immunité totale en matière judiciaire. Ils souhaitent également limiter son pouvoir de grâce et réfléchissent sur la possibilité de pouvoir le contraindre à démissionner en cas de besoin. Le ministre de la Justice, Jiří Pospíšil, a donné plus de précisions sur cette nouvelle réforme :
"Nous sommes conscients que les dispositions actuelles en cas de haute trahison sont insuffisantes. Et c’est pour cela que nous sommes prêts à discuter de certains changements qui sont la norme dans d’autres pays de l’Europe de l’Ouest. Je pense à la responsabilité du président en cas de non respect de la Constitution par ce dernier ou bien de sa responsabilité pénale. »L’opposition semble disposée à collaborer pleinement avec le gouvernement pour parvenir à cet accord qui modifierait de manière substantielle le paysage politique tchèque. C’est ce qu’a confirmé le député social-démocrate Jeroným Tejc :
« Nous procédons de manière très responsable. Nous sommes conscients de la responsabilité de la social-démocratie sur le déroulement ou non de ces élections présidentielles au suffrage universel, car nous sommes le parti le plus représenté, que ce soit à la Chambre des députés ou au Sénat. »Concernant le mode de scrutin, la coalition au pouvoir et le principal parti d’opposition doivent encore choisir entre deux modèles. Le premier est une élection du président en deux tours, similaire aux élections sénatoriales actuelles, où au second tour s’opposent les deux candidats sortis en tête du premier. Le second est le modèle australien : les électeurs ne se rendent qu’une fois aux urnes mais ils classent pas ordre de préférence tous les candidats. Les détails minutieux doivent encore être élaborés par les conseillers législatifs du gouvernement ainsi que par les experts légaux. La prochaine rencontre entre la coalition et l’opposition est prévue le 2 mars prochain.