Emploi – Agriculture : faute de travailleurs, les exploitants tchèques tirent la langue
Un peu moins de 100 000 personnes en République tchèque travaillent actuellement dans le secteur agricole. Comme dans beaucoup d’autres secteurs d’activité, la main-d’œuvre est insuffisante et les travailleurs étrangers sont devenus indispensables.
Selon les données communiquées par le ministère dans son Rapport sur l’état de l’agriculture, appelé « Rapport vert », le nombre de travailleurs agricoles a baissé de 0,2 % en l’espace d’un an (entre 2019 et 2020) et s’élève actuellement à quelque 98 000.
La part des emplois dans l’agriculture ne représente que 1,9 % du total des emplois dans le pays. Selon le document, 71 % sont des employés, les autres étant des exploitants ou des membres de leurs familles qui aident à la réalisation du travail.
Selon la Chambre agraire de République tchèque, 90 % des exploitants agricoles sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre et peinent à trouver du personnel. Le problème est le plus important dans le secteur de l’élevage, plus spécialement en matière de soins aux animaux. La pénurie concerne aussi la main-d’œuvre qualifiée que non qualifiée.
Il en va de même dans le secteur de la culture, qu’il s’agisse des céréales, des fruits, de la vigne ou encore par exemple du houblon, avec un important manque de travailleurs saisonniers, mais aussi de l’entretien ou de la conduite des machines.
Pour beaucoup, la solution repose sur l’embauche de travailleurs étrangers. Chaque année, leur nombre s’élève à environ 20 000, uniquement pour les travaux saisonniers. La majorité d’entre eux est d’origine ukrainienne.
Dans l’agriculture, la part des emplois vacants s’élève à 11,4 %, un taux deux fois plus élevé que pour l’ensemble de l’économie. A titre de comparaison, dans le secteur de l’industrie, où les entreprises se plaignent elles aussi beaucoup, cette part s’élève à 4,5 %.
Le rapport indique aussi que le montant moyen des rémunérations dans le secteur agricole s’est élevé à 28 609 couronnes en 2020 (1 120 euros). Il s’agissait d’une croissance interannuelle de 4,9 %, soit la plus rapide observée dans l’ensemble de l’économie du pays.