En 2012, la hausse des prix des produits alimentaires en Tchéquie a été la plus importante dans l’UE

Photo: Archives de Radio Prague

Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté en moyenne de 6,9 % en République tchèque en 2012. Il s’agit de l’inflation la plus importante enregistrée parmi les pays de l’Union européenne, causée notamment par le passage du taux de TVA de 10 à 14% en début d’année dernière et une hausse des prix des commodités.

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Selon des chiffres publiés jeudi par l’Institut de l’économie et des informations agricoles (ÚZEI), la République tchèque se trouve en tête des statistiques européennes quant au niveau de l’inflation des prix des denrées alimentaires. La hausse est conséquente également en Hongrie (6,1%) ou en Finlande (5,6%). Néanmoins, il faut nuancer ces données par un coup d’œil sur le niveau des prix absolus dans l’UE. Dans cette optique, les produits alimentaires en République tchèque restent les cinquièmes les moins chers parmi les Vingt-sept. Analyste du marché, Martin Mařík précise :

« A mon sens, la hausse des prix n’est pas tellement dramatique. Si la hausse en pourcentage semble élevée en République tchèque par rapport aux autres pays de l’UE, la comparaison des chiffres absolus confirme que les prix restent au niveau de ceux de la Slovaquie ou de la Pologne. Ils sont donc loin d’être les plus élevés en Europe. Bref, la tendance est là, c’est vrai, mais elle n’entrainera pas un collapse, les consommateurs ne vont pas souffrir de faim. »

Si les supermarchés tchèques proposent traditionnellement des prix relativement bas, c’est en réponse à la demande de consommateurs qui privilégient avant tout le prix. Un comportement qui s’explique en grande partie par le fait que les dépenses d’alimentation, tabac compris, représentent actuellement près d’un quart de l’ensemble des dépenses de consommation des ménages tchèques. Si cette pression a maintenu pendant un certain temps un niveau de prix relativement bas, Petr Havel, analyste spécialisé dans les questions agraires, estime cependant que la compétition intra-européenne et l’interconnexion des marchés ont nécessité une certaine mise à niveau :

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« La majorité des pays de l’UE nous échappaient au niveau de leurs prix et nous devions les rattraper à un moment donné. Nous avons constaté une hausse des prix des produits alimentaires de 5 % ces sept dernières années par rapport à l’UE. Les chiffres de ce jeudi ne diffèrent que d’un point par rapport aux données précédentes. Cependant, de nouvelles hausses sont à prévoir à l’avenir. »

L’inflation constatée en 2012 n’a pas concerné les produits boulangers, comme cela a régulièrement été le cas dans un passé encore récent. Ce sont surtout les produits laitiers et la viande, ainsi que les fruits et légumes, qui ont été les plus touchés.

De nombreuses études de marché ont démontré la mauvaise qualité des produits alimentaires en République tchèque. D’une part, les consommateurs, en se concentrant uniquement sur le prix au moment de leurs achats, reçoivent des articles d’une qualité inférieure à ceux vendus dans les pays voisins, Allemagne et Autriche bien entendu en premier lieu. D’autre part, les produits les moins chers sont uniquement ceux de base. Des denrées un peu plus luxueuses, comme du chocolat de marque ou même la bière de Pilsen, sont moins chères en Allemagne. Selon Petr Havel, cette situation est la conséquence du comportement des consommateurs. En comparaison, dans les autres pays, les produits de qualité coûtent moins cher qu’en République tchèque :

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« Si le consommateur tchèque préférait des produits de qualité qui sont plus chers, au final, ses dépenses n’augmenteraient pas. »

Malgré ce taux d’inflation de presque 7% en 2012, la République tchèque reste parmi les cinq pays européens où les produits alimentaires sont le moins chers. Si les consommateurs tchèques reçoivent à prix bas des articles de mauvaise qualité, cette situation n’est pas irréversible. Le marché répond traditionnellement de manière très flexible à la demande, ainsi donc, un changement dans le comportement des consommateurs pourrait faire évoluer le modèle en cours jusqu’à présent « petits prix – mauvaise qualité ».