En Syrie, l’ambassade tchèque reste ouverte malgré la dégradation de la situation
L’ambassadrice de République tchèque poursuivra sa mission en Syrie malgré la dégradation de la situation. Un temps envisagé la semaine dernière suite à l’attaque chimique à Khan Cheikhoun et la riposte américaine, le rappel à Prague d’Eva Filipi, diplomate reconnue en poste à Damas depuis 2010, n’aura finalement pas lieu. La République tchèque reste ainsi le seul pays européen à maintenir son ambassade ouverte depuis l’éclatement de la guerre civile en Syrie.
Lubomír Zaorálek l’a confirmé en fin de semaine dernière : Prague a demandé à son ambassadrice de continuer à rassembler les informations sur l’évolution de la situation en Syrie. « Des informations précieuses pour lesquelles Washington et Berlin ont manifesté leur intérêt », a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
Actuellement, ce sont un peu moins de dix personnes qui s’efforcent de représenter les intérêts tant européens qu’américains dans le pays en entretenant les canaux de communication avec le gouvernement syrien. Par ailleurs, cette présence tchèque contribue à la distribution de l’aide humanitaire internationale dans les régions assiégées.Suite aux événements de la semaine dernière, des voix se sont toutefois élevées pour reconsidérer les risques liés au maintien d’Eva Filipi, diplomate expérimentée que ses différentes missions ont fait passer par l’Irak dans les années 1990, puis par le Liban et la Turquie.
Pour les Syriens, l’ambassade de République tchèque reste le seul endroit où il leur est possible de déposer une demande de visa pour rejoindre un Etat de l’UE. Un fait qui a permis à nombre d’entre eux de quitter la Syrie et de sauver leur vie ainsi que celles des membres de leurs familles.