En visite à Prague, le président de la Banque mondiale a félicité la République tchèque et l'a invitée à s'attaquer aux réformes
Depuis mardi, la République tchèque fait officiellement partie des Etats considérés comme développés par la Banque mondiale. Son président Paul Wolfowitz était présent à Prague tout spécialement pour l'occasion afin de confirmer cette promotion au sein de l'organisation internationale qui lutte contre la pauvreté. Une nouvelle étape dans l'histoire post-communiste du pays qui confirme la bonne santé actuelle de l'économie tchèque.
« Depuis quinze ans, vous avez grandement avancé. Principalement ces dernières années, a-t-il déclaré. Aujourd'hui, vous n'avez plus à résoudre les problèmes des pays en développement. Vous devez faire face aux mêmes défis que ceux auxquels sont confrontés les riches. Vous pouvez aider les pays pauvres en leur servant d'inspiration. Vos réformes et le changement d'économie et de société peuvent être pour eux des exemples à suivre. Ces pays n'ont, en effet, pas seulement besoin d'argent, mais aussi d'une aide intellectuelle et de conseils. »
Une fois cette valse de louanges achevée, l'ancien secrétaire d'Etat à la Défense du gouvernement de Georges W. Bush, bien connu pour avoir été un des principaux artisans de l'invasion militaire en Irak, n'a toutefois pas manqué de rappeler au gouvernement de Jiri Paroubek et à son jeune ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, que des efforts restaient à accomplir, notamment en procédant à la réforme indispensable du système de financement des retraites et de la santé. Deux domaines dans lesquels aucun des gouvernements jusqu'alors en place n'a osé se lancer, préférant toujours retarder l'échéance.
Le président de la Banque mondiale s'est également intéressé à la situation des Roms tchèques, la population la plus nécessiteuse du pays. A cet égard, il a rappelé toute l'importance de l'éducation, qu'il considère comme la base de sa philosophie d'aide aux pauvres. « Aidez-les pour qu'ils sachent ensuite s'aider eux-mêmes », a-t-il expliqué.Quant à Jiri Paroubek et à Bohuslav Sobotka, ils ont assuré Paul Wolfowitz que la République tchèque se sentait comme un pays riche, lui expliquant comment le pays entendait conserver une croissance économique de 4 à 6 % dans un proche avenir pour atteindre le niveau de vie moyen en Europe en 2013. Car, comme l'a mentionné le journal Mlada fronta Dnes, si la République tchèque est, certes, aujourd'hui un pays riche, elle est encore un pays riche parmi les pauvres et un pauvre parmi les riches.