Européennes : taux d'abstention supérieur à 70% et retour des communistes sur le devant de la scène politique
A l'instar de la plupart des autres gouvernements au pouvoir dans les pays de l'UE, le gouvernement tchèque fait les frais de ce premier scrutin européen. Moins d'un électeur sur trois a fait le déplacement dans les bureaux de vote pour désigner les vingt-quatre députés qui représenteront la République tchèque au Parlement européen. La morne campagne qui a précédé ces élections n'a pas réussi à intéresser les Tchèques à des institutions européennes qui leur paraissent bien éloignées et dont le mécanisme, aux yeux d'une majorité, manque de transparence.
Au lendemain de ces résultats, nombreux sont ceux qui voient le chef du gouvernement contraint d'annoncer avant l'automne des élections législatives anticipées ou de tenter de poursuivre sa tâche à la tête de l'exécutif avec un cabinet minoritaire et le soutien tacite des communistes à la Chambre des députés.
La coalition gouvernementale de centre-gauche se fissure peu à peu. Le parti unioniste, troisième composante de cette coalition, disparaît quasiment de la scène politique, au profit notamment de listes indépendantes, dont celle du sénateur Josef Zieleniec. Vladimir Zelezny, le leader du mouvement "Indépendants" qui recueille plus de 8% des voix, est sans doute l'une des personnalités à sortir gagnante de cette consultation. Ancien directeur de la plus grande chaîne de télévision commerciale, le « Berlusconi tchèque » n'a pas hésité à prononcer des discours au ton populiste tout au long de la campagne. En 2003, il était déjà parvenu grâce à ces méthodes à séduire les électeurs d'une circonscription du fin fond de la Moravie pour obtenir un siège de sénateur. Soupçonné entre autres de fraude fiscale, la Chambre haute lui avait, quelques mois plus tard, retiré son immunité parlementaire pour qu'il puisse s'expliquer devant la justice. Il pourra désormais se prévaloir de l'immunité parlementaire européenne.