Examen du traité de Lisbonne : la Cour constitutionnelle a remis sa décision à mercredi
La Cour constitutionnelle tchèque a entamé l’examen du traité de Lisbonne, mardi, à Brno. A l’issue du débat, ses quinze juges rendront une décision sur la conformité ou non du document européen avec l’ordre constitutionnel du pays. Une décision attendue avec grand intérêt et une appréhension certaine par Bruxelles et l’ensemble de l’Europe. Suite à la ratification de la Suède, la semaine dernière, la République tchèque reste en effet le dernier des vingt-sept pays membres de l’UE à ne pas avoir encore entamé le processus de ratification du traité qui doit réformer les institutions européennes. Mais après avoir notamment entendu le président de la République, Václav Klaus, les représentants du gouvernement et du Parlement, la Cour constitutionnelle a suspendu son jugement à mercredi.
Dans le camp opposé, le vice-Premier ministre chargé des Affaires européennes, Alexandr Vondra, qui représentait le gouvernement, a lui défendu la cause du traité de Lisbonne en assurant qu’il ne limitait en rien la souveraineté de l’Etat tchèque et qu’il n’était nullement en contradiction avec la Constitution. « Si on fait le bilan des plus et des moins, le traité de Lisbonne est une solution acceptable pour la République tchèque », a-t-il déclaré, preuve toutefois de l’euroréalisme plus que de l’euroenthousiasme qui règne au sein du cabinet.
Reste une question essentielle pour beaucoup : si la Cour constitutionnelle estime que le traité de Lisbonne est bien en conformité avec la Constitution et si le Parlement le ratifie, le président de la République apposera-t-il, lui aussi, sa signature en bas du document ? Une question à laquelle Václav Klaus a plus ou moins clairement répondu mardi :« C’est une réflexion inutile pour l’instant. J’ai prononcé une phrase souvent citée ces derniers jours selon laquelle je pense qu’il n’est pas possible d’exercer une pression sur les Irlandais pour qu’ils changent de décision. Je peux répéter à voix haute une de mes déclarations. Si vraiment tout le monde s’accorde pour dire que le traité de Lisbonne est indispensable pour l’Europe et si l’unique personne qui veut le bloquer est le président tchèque, alors je ne le bloquerai pas. C’est tout. »
En résumé, s’il doit signer le traité de Lisbonne, le président tchèque sera le dernier à le faire en Europe. Pas forcément la nouvelle espérée à Bruxelles à un peu plus d’un mois du début de la présidence tchèque de l’UE.