Festival de Jihlava: des prix et du business

'Bassidji'

Bassidji, c’est le titre du film qui a remporté le principal prix du festival international de documentaire, qui s’est clos ce dimanche à Jihlava, dans le centre du pays. Bassidji, un film sur la milice iranienne du même nom, réalisé par le Franco-Iranien Mehran Tamadon. Le prix du meilleur film tchèque a été attribué à Jan Gogola pour son film Mám ráda nudný život (J’aime la vie ennuyeuse, en français). Le prix du meilleur film européen revient à Hranica (Frontière) du Slovaque Jaroslav Vojtek. Le prix du meilleur film expérimental est pour Workers leaving the factory (Dubai).

Le festival de Jihlava, c’est aussi un marché aux films, le marché East Silver, qui pour la première fois cette année remettait également des récompenses. Et c’est un film fino-estonien appelé Disco et la guerre atomique qui a été primé. Pour parler plus en détails de ce marché East Silver Radio Prague a interrogé la Française Anaïs Clanet, qui était cette année dans le jury :

'Disco et la guerre atomique'
« Je suis responsable des ventes chez Wide Management à Paris, société de vente internationale de documentaires long-métrage, fictions, premiers films et films classiques. J’ai la chance d’avoir été invitée comme membre du jury pour la compétition East Silver, donc films d’Europe de l’Est. Je trouve que c’est un festival plein d’énergie, l’audience participe énormément. Il y a plein de jeunes et d’étudiants, c’est très chouette et très bien organisé aussi.»

Il faut donc visionner des films pour choisir les meilleurs, mais vous venez aussi « faire vos emplettes », choisir des films que vous aimeriez avoir en distribution à l’international...

'Bassidji'
« Bien sûr, je suis aussi ici parce que Wide se développe beaucoup dans le documentaire, on va d’ailleurs ouvrir une filiale spécialisée dans le documentaire. Et qui dit filiale dit besoin de contenu donc je suis aussi là pour regarder des documentaires qui peuvent nous intéresser. »

Que cherchez-vous dans cette région ?

'Le fantôme de Belgrade'
« On est assez spécialisé dans les long-métrages, j’aimerais trouver dans l’idéal un petit bijou qu’on pourrait vendre en salles à l’international. Je cherche quelque chose de ‘vendeur’, ça fait un peu cliché mais ça veut dire quelque chose dans lequel les gens peuvent se reconnaître, quelque chose d’humain avec des vraies gueules, des sujets le plus possible politiquement incorrect. Je suis ouverte à plein de choses tant que ça me fait rirer ou pleurer – quelque chose qui me fait réagir, j’ai besoin de quelque chose qui bouge. »

Avec un angle particulier lié aux vingt ans depuis la chute du communisme ou pas du tout ?

« Ce n’est pas le genre de choses qu’on vend en général. Pour l’instant on fait très peu d’actualité ou de politique, mais on avait par exemple un documentaire sur Carla del Ponte qui s’appelle La liste de Carla, donc oui pourquoi pas, mais j’ai vraiment besoin qu’il y ait un angle humain, j’aimerais aussi que ce soit un premier film parce que chez nous les gens savent qu’ils peuvent trouver des premiers films. Donc j’aimerais bien trouver un petit talent, un jeune réalisateur, une jeune réalisatrice ou une boîte de production qui débute... »

http://www.dokument-festival.cz