Festival du film français : une cinquantaine de films au programme, dont « Bonnard, Pierre et Marthe »
Quarante-sept films, dont treize avant-premières, figurent au programme de la 26e édition du Festival du film français en Tchéquie qui s’ouvre ce jeudi soir dans la salle Lucerna, au centre de Prague.
Pour parler de son programme, nous nous sommes entretenus avec Anna Mitéran du service audiovisuel de l’ambassade de France :
« Nous ouvrons le festival par la projection du film ‘Bonnard, Pierre et Marthe’, en présence du réalisateur Martin Provost. C’est un biopic consacré au grand peintre post-impressionniste français Pierre Bonnard et à sa compagne de toujours, Marthe. C’est un très beau film qui avait été présenté en première mondiale au Festival de Cannes et une occasion exceptionnelle de le faire découvrir au public tchèque, car il ne sortira en salles en France et ailleurs en Europe qu’en janvier prochain. Vincent Macaigne est très surprenant dans le rôle de Pierre Bonnard, qui sort de son registre habituel. Cécile de France, qui incarne Marthe, est également remarquable. »
Dans la section principale du festival, on trouve « La chambre des merveilles », « Bernadette », « Bâtiment 5 » ou encore « Tirailleurs ». Avez-vous un coup de cœur parmi les avant-premières ?
« Mon coup de cœur, c’est justement ‘Bonnard, Pierre et Marthe’, mais je peux évidemment recommander aux spectateurs d’autres films très réussis, comme ‘Une année difficile’ d’Éric Toledano et Olivier Nakache. C’est une comédie sur la vie associative qui est très satirique sur tous les plans. En même temps, elle montre la détresse de notre époque post-pandémique, que ce soit du côté de jeunes militants que du côté des quinquagénaires endettés et en difficulté. »
Que propose Le Choix de la critique tchèque, une autre section désormais incontournable du festival ?
« Cette section compétitive, qui invite le public à voter en ligne pour le meilleur film de cette sélection, propose par exemple ‘Une affaire d’honneur’ de Vincent Perez, ‘Seize ans’ de Philippe Lioret ou le documentaire ‘Godard par Godard’ – par ailleurs, nous organisons également un hommage à Jean-Luc Godard décédé l’année dernière. Le Choix de la critique fait découvrir au public tchèque des films français récents, remarqués dans les festivals de Cannes, de Venise, de Locarno ou de Berlin, mais qui n’ont pas trouvé de distributeurs en Tchéquie. C’est aussi, par exemple, le cas du nouveau film de Michel Gondry ‘Le Livre des solutions’, une comédie autobiographique sur un réalisateur ‘excessif en tout’, interprété par Pierre Niney. »
Le Festival du film français propose également un focus sur la réalisatrice franco-canadienne Justine Triet, dont le film Anatomie d’une chute », Palme d’Or 2023, est actuellement projeté en salles en Tchéquie, de même qu’une soirée du court-métrage ou encore une séance spéciale conçue en collaboration avec CANAL+. Sarah Doignon, attachée culturelle et directrice déléguée de l’Institut français de Prague nous y invite :
« Nous allons projeter exceptionnellement le premier épisode de la série ‘D’argent et de sang’ de Xavier Giannoli diffusée en ce moment sur la plateforme CANAL+ et qui fait le buzz en France. Cette série et très bien faite, elle est portée par Vincent Lindon et Niels Schneider, qui sont extraordinaires. Le sujet porte sur une histoire réelle, celle de la plus grande fraude du siècle sur la taxe carbone. C’est une séance gratuite exceptionnellement, prévue pour le 28 novembre. Pour connaître la suite de la série, le public tchèque devra attendre encore un peu, car elle sera diffusée sur CANAL+ en Tchéquie au printemps 2024. »
A cheval entre le cinéma et la radio, des documentaires sonores sont à découvrir à la galerie de l’Institut français tout au long du festival. Sarah Doignon :
« Comme chaque année, nous présentons une sélection artistique du domaine de l’audiovisuel parallèle au festival. Nous avons le grand honneur de présenter l’école ENS Louis-Lumière de Paris, une des plus prestigieuses écoles de cinéma publiques françaises. Elle a une spécialité sur la technique et l’approche artistique du son. A la Galerie 35, nous présentons une sélection de documentaires de création sonore, réalisés par les étudiants et également par des apprenants étrangers, lors de l’école internationale d’été qu’organise l’ENS Louis-Lumière. Cela se présente sous la forme d’une installation itinérante, pendant toute la durée du festival. On écoute libre et sur parcours. Cela permettra également de marquer le lancement d’un projet Erasmus sur le documentaire sonore entre la FAMU de Prague, l’ENS Louis-Lumière et l’université de Thessalonique de Grèce. »
« Ces documentaires avaient déjà été présentés cet automne au festival de Jihlava, en salle. Pour venir les écouter à l’Institut français, il ne faut pas être spectateur du Festival du film français et avoir un billet. Tout le monde peut venir entre 10h00 et 22h00, l’entrée est libre. »
Quels sont les sujets de ces documentaires sonores ?
« S’agissant des documentaires réalisés par les jeunes professionnels de l’école d’été, cela concerne Paris. L’un des documentaires s’intéresse par exemple aux gens qui vivent dans le métro. Les étudiants, quant à eux, ont traité des sujets assez poignants, à savoir la manière dont nous nous remémorons de nos proches disparus. Nous présentons aussi un documentaire sur un collectionneur de poupées. A travers sa collection un peu bizarre, on découvre une faille familiale et un traumatisme, mais le film en parle avec beaucoup de tendresse et même de joie. »
Le 26e Festival du film français se déroulera jusqu’au 29 novembre prochain à Prague, mais également dans les régions, plus précisément à Brno, České Budějovice, Hradec Králové et Ostrava.
Le programme est à consulter sur https://www.festivalff.cz/